Le jour où je me suis acceptée était…

– le jour où j’ai décidé que ma valeur était intrinsèque à ma personne et qu’aucun regard ne la définissait

– le jour où je me suis reconnectée avec mon essence d’être vivant. J’ai alors compris que les plus belles créations prenaient du temps, étaient incontrôlables, et que j’avais des cycles et donc que c’était normal de ne pas être au top constamment.

– le jour où j’ai accepté que j’avais des limites et que j’ai appris à les aimer. Je ne parle pas des limites que nous créons avec nos peurs et nos angoisses. Je parle ici de nos limites réelles. Ce qui fait que nous sommes des humains et qui sont les gardiennes de notre humilité.

– le jour où j’ai compris que TOUTES mes émotions avaient quelque chose à me dire, et que les embrasser me rendait plus humaine

– le jour où j’ai accepté mon corps, et qui plus est, mon corps de femme

– le jour où j’ai arrêté d’attendre d’être ‘assez’ ou ‘plus’… plus vieille, plus mature, plus cultivée, plus parfaite, moins émotive… pour me laisser être aimée et entreprendre ce qui me tient à cœur

– le jour où j’ai arrêté d’avoir honte de moi

– le jour où j’ai décidé que j’étais la seule capable de créer la vie que je voulais vivre

– mais surtout le jour où j’ai compris que j’étais la seule capable de savoir quelle vie je voulais créer

– le jour où j’ai accepté ma misère

– le jour où j’ai compris que l’instant présent était l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions avoir, et que ce présent ne disait rien du futur

– le jour où j’ai arrêté de croire que la vie se divise en deux chemins, celui de la réussite et de l’échec, pour croire qu’il n’y avait qu’un chemin : celui de la Vie, avec pleins de petites réussites et plein de petits échecs

– le jour où j’ai décidé de ne pas m’arrêter à ce premier petit échec, mais de saisir son trésor comme encore plus formateur qu’une réussite

– le jour où j’ai refusé que la société me dicte ce qui était acceptable ou non chez moi

– le jour où je me suis demandée pardon de m’être fait autant de mal jusqu’à présent et le jour où je me suis pardonnée de ne pas être celle que j’aimerais être

– le jour où j’ai choisi de faire de la douceur mon meilleur allié pour prendre confiance en moi.

– le jour où j’ai compris que pour demander le respect des autres il fallait commencer par se le donner à soi-même.

– le jour où j’ai compris que j’étais arrivée. Que certes je n’avais pas que des qualités, oui le chemin pour continuer à m’améliorer durera jusqu’à ma mort, mais j’ai compris pourtant que le but de ma vie est déjà atteint : je suis déjà aimée et je porte déjà du fruit. Je n’ai donc plus besoin de courir pour atteindre la lignée d’arrivée de la course à la perfection le plus vite possible

– le jour où j’ai commencé à m’encourager, à valoriser mes petites victoires, à être fière de moi,… et alors, petit à petit, mon tyran intérieur a demissionné et s’en est allé.

– le jour où j’ai compris que sans tout ce que je n’aime pas chez moi, et surtout mon angoisse, je n’aurais pas les trésors que j’aime tellement chez moi

– le jour où j’ai décidé d’arrêter de simplement ‘faire’, pour laisser ce ‘faire’ découler de mon ‘être’

– le jour où j’ai compris qu’être soi-même voulait dire ne plus avoir peur de sa vulnérabilité et ses imperfections, mais que c’était le prix pour être heureux

– le jour où je me suis laissé le droit de vivre ce qui voulait jaillir depuis l’intérieur, mais que sans cesse je tentais de contenir

Ce jour, je ne pourrais pas vous le préciser avec une date. C’était hier, c’est aujourd’hui, c’est demain. C’est l’accumulation de tous ces jours. C’est chaque jour où je décide à nouveau de m’aimer, de choisir la Vie, de choisir ma vie. Et chaque fois que j’ai l’impression d’un retour en arrière, c’est uniquement pour mieux ancrer ces vérités.

Musique d'illustration : Broken & Beautiful - Kelly Clarkson

Crédit photo : Brigitte Tohm. Edited.

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