As-tu peur d’être heureux/se ?

Tu te dis peut-être « La peur d’être heureux, ça existe vraiment ? Ça n’est pas un peu étrange ? », et pourtant… On peut avoir peur qu’une fois heureux, ce bonheur parte aussi vite, alors on préfère s’éviter des désillusions. On peut avoir peur que si on atteint un grand bonheur, on tombe d’autant plus haut, la chute soit d’autant plus violente quand la souffrance tape à nouveau à notre porte. On peut avoir peur que l’on nous reproche ce bonheur au vu de toutes les horreurs du monde à coup de « Tu es complétement déconnecté(e) de la réalité, je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste, et toi tu es égoïste si tu es heureux/se dans ce monde qui souffre ». On peut avoir peur qu’on nous reproche de ne pas assez faire d’efforts « La vie est dure, si tu es heureux/se, c’est que tu ne t’efforces pas assez ». Alors, sans s’en rendre compte, on se met à avoir peur d’être heureux/se. Alors que dans l’article « Se concentrer sur le beau, est-ce vivre dans l’illusion ? », j’abordais les questions d’un droit au bonheur, même si celui-ci implique une certaine déconnexion, je souhaiterais aborder maintenant la question du lien entre la peur d’être heureux avec la peur de la souffrance.

Se réconcilier avec la souffrance pour ne plus avoir peur de vivre

Surtout pour un(e) hypersensible, le bonheur est si intense que la souffrance l’est aussi. Alors je crois au fond qu’on a peur d’être heureux tant qu’on a peur de la souffrance. Parce qu’à aspirer à une vie stable et neutre émotionnellement devient le rempart contre une souffrance trop forte et donc un bonheur trop grand. Avoir peur d’être heureux, c’est finalement avoir peur de vivre. Le seul remède contre cette peur devient alors de constater notre capacité de résilience, combien les fruits que l’on a su tirer de la souffrance ont été des trésors une fois la souffrance passée car ils nous rendu plus compatissants, plus centrés sur ce que nous voulions vraiment pour notre vie, nous ont forcé à nous poser la question de notre identité et de notre rapport au monde. Oui la souffrance est douloureuse, je ne le nie pas, et comme chacun d’entre nous, j’en ai fait l’expérience. Mais l’embrasser comme quelque chose de neutre, c’est-à-dire comme quelque chose qui dépend de ce que l’on en fait, est le seul moyen de se réconcilier avec la vie dans son entièreté et ainsi, ne plus avoir de vivre.

Musique d'illustration : Happy - P!nk

Crédit photo : Muhammad Haikal Sjukri. Traduction : Le meilleur reste à venir.

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