L’ingrédient puissant et simple de la confiance en soi

On entend souvent que pour avoir confiance en soi il faut avoir de l’humour de soi. Pas toujours facile quand on ne sait pas comment faire et que vraiment, on a beau y regarder de plus près, il n’y a absolument rien qui nous fasse rire dans nos maladresses ou nos chutes (propres ou figurées). On entend aussi qu’il faut de l’humilité (j’en parle d’ailleurs beaucoup sur ce blog), ou en termes plus laïques peut-être, de la relativisation « Si cela n’aura pas d’importance dans cinq ans, ne passe pas plus de cinq minutes à t’en préoccuper ». Sauf que vraiment, ça prend aux tripes, ça parait important ce qui vient de se passer, ou pire, on prend l’excuse de l’humilité pour se rabaisser et se faire du mal. L’équilibre sain est si difficile à trouver. Chacun y va de sa petite recette pour grandir en confiance en soi, mais aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un ingrédient imparable, à la fois puissant et incroyablement simple dans sa mise en pratique : la douceur. Car oui grande nouvelle, la conclusion de mon expérience hautement scientifique est qu’on ne peut pas prendre confiance en soi en s’insultant ou en se critiquant à longueur de journée. Et y a pas de « c’est pour rire » qui tiennent car le cerveau ne fait pas la différence. (Ça vaudrait le coup de vous faire une bibliographie de toutes les études qui le prouvent mais pour garder cet article d’une longueur raisonnable, je compte sur vous pour me faire confiance). Personne ne fait confiance en quelqu’un qu’il considére comme un désastre donc pour se faire confiance, il faut s’estimer, et pour s’estimer, il faut être tout doux avec soi. 🙂

Nous le savons intuitivement je crois, la clé de beaucoup de choses dans la vie se situe dans notre dialogue intérieur. Guy Winch en parlait dans l’article que je vous avais partagé sur les premiers secours émotionnels : nous nous parlons à nous-même d’une manière que nous n’oserions jamais utiliser même à notre pire ennemi. Alors comment faire évoluer ce dialogue intérieur qui peut nous faire tant de mal ? Par la douceur.

Concrètement, voici quelques exemples :

1. Valoriser ses petites victoires quotidiennes

Au début on cherche des succès à valoriser. C’est pas naturel, mais c’est comme la gratitude : plus on cherche des occasions, plus on trouve, et plus ça devient spontané d’en repérer. Ce n’est pas dans la tempête que le marin apprend à naviguer. C’est en s’entrainant quand le moral est bon qu’une bonne dynamique sera prise et qu’on aura une base sur quoi s’appuyer quand l’angoisse reviendra. Un succès ou une victoire c’est (liste non-exhaustive) :

  • Quelque chose qu’on fait parce qu’on use de notre volonté alors que si on s’écoutait on resterait au fond de la couette. (Ex : J’ai fait mes 10 minutes de méditation aujourd’hui).
  • Quelque chose de réussi alors que ça n’est pas le cas d’habitude. (Ex : J’ai réussi à ouvrir le pot de confiture du premier coup ! ou J’ai réussi à ne pas donner plus d’importance qu’elle n’avait à cette critique. ou J’ai réussi à ne pas m’énerver quand quelqu’un est venu me déranger un jour où je n’étais pas de bonne humeur.)
  • Quelque chose qu’on a réussi à obtenir après du travail. (Ex : J’ai publié un article de blog héhé ou j’arrive à courir 30 minutes alors qu’avant je ne dépassais pas les 20).
  • Un problème que l’on a réussi à résoudre. Parfois on est tellement soulagé d’avoir résolu un problème et ne plus l’avoir comme tel que le sentiment de soulagement de ne plus sentir la frustration du problème prend toute la place et empêche de se féliciter d’être venu à bout de celui-ci ! (Ex : réussir à changer le système de gestion des applications de son téléphone… ou un truc du genre… tout ce qui touche à l’informatique de manière générale qui ne marche pas du premier coup sans que je comprenne pourquoi).
  • Quelque chose qu’on a réussi à accomplir dans un contexte difficile (dans la vie professionnelle, faire la moindre action qu’on s’était fixée relève du miracle avec toutes les interruptions !) (Ex : J’ai envoyé un mail que je souhaitais absolument faire).
  • Une action faite pour affronter une peur. (Ex : Je suis allée à cette soirée alors que j’avais peur de la foule qu’il y aurait).
  • Une émotion agréable ou neutre que l’on ressent alors que d’habitude cette même situation nous créait de l’angoisse. (Ex : Je constate qu’aujourd’hui je vais bien et qu’avoir croisé mon ex-copain ne me fait plus rien.)

Toute la clé est de prendre le temps de verbaliser la phrase ! Et à haute voix c’est encore mieux que dans sa tête. Assumons nos succès et nos victoires !

2. Au lieu de laisser tout le loisir aux questions angoissantes, les désamorcer par un dialogue gentil

Parfois, les questions un peu angoissantes commencent à naitre dans la tête de style « Est-ce que je ne vais pas les déranger ? Etre un poids pour eux ? Et si je n’arrive pas à suivre ?… » Plutôt que de laisser ces questions se développer et avant qu’elles ne se transforment en affirmation « Oui tu vas les déranger, oui tu vas être un poids pour eux… » (car on le sait très bien que c’est ce qui se passe si on ne coupe pas direct l’herbe sous le pied à l’angoisse), occupez l’espace mental par du positif. « Je suis fier/fière de moi d’avoir osé aller à cette sortie malgré mon état pas ouf, j’ai tout plein de qualités dont je peux faire profiter les autres même quand je suis un peu fatigué(e), j’ai confiance en la bienveillance de mon entourage… ». Et ce, même si on ne le croit pas totalement ! (J’y reviens dans le point suivant. 🙂 )

3. Se dire 3 choses gentilles pour compenser une insulte

Si on blesse quelqu’un, on aura le désir de lui demander pardon et de réparer le mal causé, d’autant plus si c’est quelqu’un qu’on aime. Alors pourquoi ne pas faire pareil avec soi ? A chaque fois qu’une insulte ou quelque chose de méchant nous échappe, le compenser par trois affirmations gentilles sur soi. Oui ça fera peut-être tripler la discussion intérieure, même quand elle est déjà prolixe, mais il est absolument fondamental de ne jamais laisser un coup (encore plus à soi-même) rester sans baume pour réparer. Ça peut paraitre inutile (« de toute façon je ne le pense pas ») mais cela fonctionne pour deux raisons :

La première c’est que même si on ne croit peut-être pas la première phrase, l’effet de répétition fait qu’il y a quand même un petit effet réparateur qui fonctionne (testé et approuvé).

La deuxième c’est que lorsque l’on fait des choses ou qu’on dit des choses qui n’ont pas d’écho dans notre cœur, la simple action transforme les sentiments. Je pourrais vous citer l’exemple de toutes ces personnes qui tombent amoureuses de leur sexfriend ou à cette histoire d’un mari qui comptait quitter sa femme pour aller vivre avec sa maitresse mais qui, le jour où il comptait lui annoncer, a découvert qu’elle avait à un cancer en phase terminale. L’homme a alors pensé qu’il allait s’occuper de sa femme les mois qui lui restaient et repousser sa nouvelle vie, mais le fait de prendre tant soin de sa femme, même sans sentiment au début, l’a finalement refait tomber amoureux d’elle et n’ai jamais allé avec sa maitresse, même après le décès de sa femme. Je vous le disais, le cerveau ne fait pas la différence… Pour une comparaison plus spirituelle, Saint François de Sales disait que prier sans rien ressentir avait tout de même beaucoup de valeur car si vraiment on ne voulait pas prier, on ne prononcerait même pas les mots.

4. Se laisser le droit de vivre au lieu de critiquer tous vos faits et gestes

J’en parlais dans cet article, on est souvent des fortiches à parler en « j’aurais dû » et alors que je proposais de rester à la description de fait et/ou au plan d’action pour la prochaine fois, je réalise tout de même que beaucoup de critiques que nous nous faisons sont juste là pour… nous empêcher de vivre ! On culpabilise souvent pour des choses alors que nous n’avons fait aucun mal. Ex: « J’aurais dû me coucher tôt. » C’est déjà beaucoup d’appliquer le premier conseil mais je crois que c’est encore mieux de se dire « Tu as le droit de te coucher tard de temps en temps, il n’y a aucun problème. »

Finalement, c’est mettre sa volonté au service de l’amour, comme on s’efforcerait un peu pour quelqu’un qu’on aime. Et de toute façon il est absolument impératif de ne pas laisser la blessure se creuser car toutes vos tentatives de valoriser vos succès tomberont dans l’abime de cette blessure créée par l’accumulation des multiples insultes ou critiques quotidiennes. Je vous en parlais dans cet article, les mots façonnent la pensée et réciproquement. Dire du bien de vous vous aidera à en penser autant ! La douceur avec vous-même est donc la base sur laquelle pourront être élevés vos succès plus grands obtenus grâce à vos compétences. N’attendez donc pas ces grands succès pour prendre confiance, car ils n’arriveront jamais si la base de la douceur avec vous-même n’est pas là. En plus du fait que pour avoir des succès, cela demande souvent de sortir de sa zone de confort et faire des choses qu’on considère comme challengeantes pour pouvoir être fier/fière de soi (un voyage seul(e), écrire un livre, changer de travail….). Sauf que pour sortir de sa zone de confort, il faut DÉJÀ avoir une zone de confort… Enfin, honnêtement, sans douceur, un succès ne sera jamais assez grand pour vous faire changer d’avis sur votre vision de vous-même.

Bonne journée remplie de douceur avec vous-même !

Musique d'illustration : Miracle of love - Eurythmics

Crédit photo : 1/ Linus Nylund. Edited. 2/ Rowan Heuvel

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