Carême en 3D, kesako ? Grandir en joie, en douceur et en confiance

En ce temps de Carême qui commence, je souhaitais vous partager la démarche que j’avais fait l’année dernière pour ceux qui souhaiteraient s’en inspirer. Petit disclaimer : ce que j’avais fait l’année dernière correspond à ce dont j’avais besoin à ce moment-là pour progresser dans ma vie spirituelle et se situait dans un contexte d’arrêt maladie / confinement.

Dans cette idée de « nourrir plutôt que lutter », le but était d’identifier les freins qui m’empêchaient d’accueillir encore plus l’Amour de Dieu, c’est-à-dire de me convertir, et voir ce que je pouvais faire pour faire le contre penchant. Comme vous en avez un aperçu sur ce blog, mes principaux combats sont le perfectionnisme, le volontarisme, le manque de confiance, le dénigrement de mon corps par rapport à mon âme et mon esprit,… donc cette démarche s’adapte plus à des personnes qui ont des problématiques similaires aux miennes. Voilà voilà 😀

L’idée théorique

Je sentais qu’il était fondamental de nourrir la joie, la confiance et la douceur. Ce qui peut paraitre parfois un peu en décalage avec les textes du Carême où (j’exagère) on a l’impression qu’il faudrait être des pauvres créatures rampantes pour que Dieu ait pitié de nous, à coup de privations et le tout avec le sourire. Et moi, je voulais que ce sourire ne soit pas « malgré mes efforts » mais « grâce à mes efforts ». Bien sûr, j’ai dû rejeter cette petite voix qui me disait « c’est parce que tu ne te forces à rien que c’est facile, mais rappelle-toi que si ce n’est pas dur alors ça ne vaut rien. » Mais est-ce que ça n’est pas justement le but de la conversion de nous donner la joie de la libération et de se rapprocher de Dieu ? Car à part mes moments de perdition où j’envie ceux qui peuvent se complaire dans des situations mauvaises pour eux sans apparentes conséquences, c’est pour moi toujours une grande joie de comprendre ce qui m’éloigne de Dieu et de sa Vie en abondance… Donc pour une fois, je choisis la stratégie des petits pas qui me semble plus humble que mes gros moyens habituels. Ma sœur m’avait d’ailleurs rappelé que le but du Carême n’est pas de faire de grandes choses qu’on oublie tout de suite le Dimanche de Pâques passé, mais d’impulser des changements qui durent, même après le Carême !

La deuxième critique de cette petite voix était « Mais c’est un peu égoïste comme idée ? », sauf que notre déformation mentale appelle rapidement égoïsme ce qui est simplement du soin de soi, fondamental pour être capable d’aimer les autres. Et puis le texte d’Isaïe 58, 1-9 nous rappelle que ça ne sert à rien de jeûner de nourriture si on continue les querelles et les disputes, si on ne prend pas soin des relations humaines. Or, peu de temps avant l’entrée en Carême, j’avais réalisé que la personne que je détestais le plus au monde c’était moi-même. Confinement oblige (et dans mon cas, dès le 15 février au vu de l’arrêt maladie), la principale personne avec qui je vivais (à part mes grands-parents) c’était moi-même donc autant en profiter pour donner un élan majeur à cette réconciliation avec moi-même.

La mise en pratique

La mise en pratique est très simple : Je m’étais fabriqué un petit carnet avec une feuille par jour. Le but étant d’écrire toutes les choses que je faisais dans les trois catégories que je voulais travailler. Car oui, je n’ai toujours pas expliqué ce que voulait dire « 3D » ! Vous vous en serez douté, je parle de trois dimensions, et quelles sont-elles ? Corps, âme, esprit. 🙂

En première page j’avais écrit :

CORPS : Etre pleinement présente au moment présent, avec une humilité joyeuse qui se réjouit profondément de cet instant et faire une activité physique régulière.

AME : Etre gentille avec moi, émerveillée devant mes talents, encourageante dans les difficultés, fière de chaque petite action, sachant me faire des plaisirs par amour envers moi pour que celui-ci grandisse et déborde de mon cœur comme il le fait envers mes proches.

ESPRIT : Offrande simple de ce que je vis pendant l’instant avec confiance que chaque moment est habité par Sa présence et que tout contribue au bien de celui qui aime Dieu. Affirmer que sa Miséricorde est plus grande que TOUTES mes fautes. »

Et sur les pages suivantes, j’écrivais tous les petits événements, mes petites actions ou pensées qui allaient dans ce sens.

Les fruits

Le 1er fruit qui est ressort a été une action de grâce plus naturelle et fréquente car quand je suis vraiment présente à l’instant, j’en profite pleinement et réalise combien il est un cadeau.

Le 2ème fruit a été le chemin que j’ai fait dans la douceur. D’ailleurs, l’article sur la douceur pour grandir en confiance en soi est né de ce Carême. Et quand on est plus doux envers soi-même, c’est incroyable le nombre de pensées de jugement envers les autres qui s’évanouissent d’elles-mêmes. (Oui, ne vous cachez pas derrière votre écran en me laissant toute seule, on juge tous, et certainement plus en tant que français.)

Le 3ème fruit a été de grandir en confiance et en abandon car j’ai réalisé que tous les désirs que j’avais de pistes dans lesquelles je voulais grandir dans ma Foi (Accepter la mort comme un élément naturel de la vie, et donc ma petitesse et mes limites. Etre rejointe par la mort du Christ dans ma vie, comme le moment où tous mes péchés ont été pardonnés, Accepter avec gratuité l’Amour de Dieu, malgré mon inutilité et sans aucun lien avec mes péchés et bonnes actions,…) se sont développés en moi sans que je fasse absolument rien, à part me mettre en présence du Seigneur. On grandit donc en confiance car on réalise qu’on est autant comblé par Dieu qu’on bosse ou pas, pratique non ? Donc ça favorise l’abandon car on réalise concrètement que ses dons ne dépendent pas de nos bonnes ou mauvaises actions.

Conclusion : Je n’ai pas eu l’impression de faire moins de cadeaux d’amour à Jésus. Au contraire, mon intention était beaucoup plus liée à l’amour qu’à la contrainte. Je n’ai pas appris moins de choses que quand j’étais dans un mode de volontarisme et de chercher à gagner le Ciel à la force de mes petits bras. Les choses se font plus naturellement… donc avec moins de fatigue !

S’il me tenait à cœur de vous partager également les fruits de ce Carême, je préfère souligner l’importance de vivre VOTRE chemin, à l’écoute de l’Esprit, si vous souhaitez vous inspirer de cette démarche. Vous aurez certainement des fruits différents selon votre besoin alors ils seront beaucoup mieux. 🙂

Musique d'illustration : Un pas après l'autre - Dévotion

Crédit photo : 1/ Samuel Mcgarrigle. Edited. 2/ Debby Hudson. Edited.

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