J’ai (enfin !) quitté Facebook : 9 raisons d’être absent(e) des réseaux sociaux (1/2)

Je dédie cet article à Marie-Anne et Jérôme, dont les attitudes ont été pendant 4 ans inspirantes pour moi, et que je remercie vivement pour leur témoignage qui apparaitra en filigrane de ce billet.

Ça y est, j’ai enfin quitté Facebook. Je dis « enfin » car j’ai laissé trainer ce sujet pendant des mois dans ma tête avant de passer le pas. Et vu que c’était le seul réseau social que j’utilisais (à part LinkedIn, j’y reviendrai), je peux dire maintenant que je suis totalement absente des réseaux sociaux. Avant je disais « Je ne peux pas à cause des travaux de groupe pour le master », et après « Je ne peux pas, il faut que je puisse communiquer pour le blog ». Bref, il y a toujours une raison de rester sur le réseau social, même quand on le voit comme un boulet et qu’on se pose des questions éthiques et existentielles sur l’utilisation des plateformes comme celles-ci. J’avais beau ne pas y passer beaucoup de temps, aidé par le fait que j’ai toujours refusé d’avoir l’application sur mon téléphone, je voyais Facebook comme un truc qui était là, m’observant à moitié, essayant de me faire absolument rentrer dans un moule dans lequel je ne souhaitais pas être.

Comme je le disais, (restons honnête intellectuellement), j’ai toujours mon compte LinkedIn. Je trouve que cette plateforme est vraiment en dehors de la logique des autres réseaux sociaux de par son contenu vraiment nourrissant et son aspect « networking » pour la vie professionnelle. Ayant dit cela, rentrons dans le cœur du sujet, avec les 9 bonnes raisons pour fermer nos comptes de tous les réseaux sociaux (ou au moins de réenvisager notre rapport avec ces plateformes) :

1. C’est néfaste pour l’estime de soi

La principale raison pour ne pas être sur les réseaux sociaux, est d’éviter un mal énorme fait à notre estime de nous-même. C’est déjà suffisamment dur de construire une amour de soi juste, alors autant ne pas garder dans sa vie tout ce qui n’y aide pas. Consciemment ou inconsciemment, on se compare aux vies des autres, ou du moins, ce qu’ils acceptent d’en montrer. Et même si parfois on va croire que notre vie n’est pas si mal, soyons honnête, la majorité du temps on va trouver notre vie moins bien que celles des autres (moins ensoleillée, moins palpitante, moins dépaysante, avec moins de vie sociale…).

Et puis il y a aussi le concours inconscient de « like » qui nourrit quelque chose d’hyper malsain. Nous en venons à évaluer la qualité de notre contenu, voire de notre propre vie, (si c’est une photo; suis-je belle/beau ? Si c’est un texte d’humour: est-ce que c’est drôle ?…) au nombre de « j’aime » ou « RT » que la publication obtient. Ah c’est sûr, quand on a besoin de reconnaissance c’est parfait quand notre compte est un peu populaire… Mais j’espère au moins que vous êtes conscients que cette jauge d’amour ou de reconnaissance n’est remplie qu’artificiellement… Et dans le cas où les retours des autres ne sont pas à la hauteur de ce qu’on attend, l’estime de soi peut en être affectée alors que le contenu peut être de grande qualité mais n’a juste pas trouvé son public !

2. Ça tue notre authenticité et le partage de bonnes ondes

On ne publie jamais des choses pas très avantageuses sur les réseaux. Finalement, nous aussi entrons dans le jeu de ne montrer que ce qui est tout beau, ce qui fait rêver. Alors en plus de se mentir un peu à soi-même (de manière plus ou moins forte et plus ou moins consciente), on crée de l’envie ou de la jalousie chez les autres. Quel dommage alors de ne pas uniquement chercher à tirer le meilleur chez les autres, à nourrir en eux des émotions agréables et saines… En plus d’impacter notre authenticité, on favorise la création de mauvaises ondes chez les autres.

3. C’est une perte de temps avec des bêtises et de la négativité

Il faut également admettre que sur les réseaux sociaux il y a énormément de bêtises qui sont relayées ainsi que des critiques voire de la violence. (Que c’est courageux de se lâcher sur quelqu’un bien caché derrière son ordinateur !). Alors oui, ne pas être sur les réseaux fait passer à côté de bonnes blagues mais ça permet surtout d’éviter beaucoup d’images ou de blagues d’un niveau très bas, et également d’assister à des guerres ouvertes à coup de commentaires et de GIF. Pour les blagues, je me contenterai alors de lire celles qu’on m’envoi personnellement ou si vraiment je suis en manque, de regarder les compilations des meilleures punchlines de community manager sur des blogs. Parce que si je n’ai pas de télé pour éviter cette négativité et cette perte de temps à cause d’un vide avec du creux à l’intérieur, ça n’est pas pour la retrouver sur internet.

Même pour ceux qui pensent passer peu de temps sur les réseaux, il faut savoir que toutes ces petites connexions à la fin de la journée cela fait qu’en moyenne un français passe 1h30 sur les réseaux sociaux et donc à la fin de l’année ce sont plus de 20 jours entiers passés à scroller.

4. Pour ne pas se faire (totalement) avoir par les GAFAM

(Les GAFAM sont Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.)

Jérôme, informaticien, m’expliquait : « Le business de Facebook et de Google est de vendre des données personnelles et des espaces publicitaires associés. Ces deux entreprises ne vendent rien d’autre. Le reste, c’est du service gratuit pour attirer (« capturer » ?) les usagers et les amener à livrer leur vie privée. D’une part, je crois que aujourd’hui 99% des publicités ne contribuent pas au bien commun. D’autre part je crois à l’importance du respect de la vie privée : que les entreprises n’en sachent pas trop sur la vie des gens. »

J’avoue que je deviens moi-même de moins en moins à l’aise avec l’idée d’utiliser des services qui appartiennent à des géants d’entreprise. Je vous renvoie à la vidéo de 5 minutes « Quand c’est gratuit, c’est vous le produit » qui explique bien que dans cette vie, tout doit être rentable pour pouvoir durer. Si le service est gratuit, c’est que l’argent est tiré d’une autre source qui vous utilise d’une manière ou d’une autre à vos dépens. D’un côté j’essaye d’enlever le plus possible les pubs de ma vie car j’en peux plus d’être assaillie d’une information dont je n’ai pas besoin qui essaye de me faire croire que ma vie est nulle tant que je n’aurais pas tel service ou tel produit, et de l’autre, sans vouloir rentrer dans une théorie complotiste, au fond on ne sait pas ce que deviennent toutes nos données… Je n’ose pas faire une recherche approfondie à ce sujet je l’avoue mais je vous renvoie simplement à cet articleFacebook lui-même admet recueillir des données sur ses utilisateurs au-delà de leur utilisation de la plateforme.

5. Pour se réancrer dans la réalité #BackToRealLife

J’ai l’impression que maintenant beaucoup de personnes sont plus occupées à partager à la terre entière ce qu’ils sont en train de vivre plutôt que de profiter effectivement du moment. J’ai moi-même vu la différence par rapport aux photos. Quand j’ai eu mon premier appareil photo, je prenais tout en photo, tout le temps, je voulais être sûr de tout garder, comme si l’accumulation de souvenirs garantissait un plus grand bonheur. Et depuis quelques années je ne prends plus du tout de photo. J’ai peut-être moins de souvenir visuels, mais j’en ai plus en termes de sensations dans l’intensité du moment vécu ! Jérôme disait très justement « il y a une sorte de pression ou d’injonction sur les réseaux sociaux à être ce que nous montrons, et même à vivre pour ce qu’on va ou veut montrer. Cela peut empêcher de vivre le présent, ou bien empêcher d’être soi – puisqu’on cherche alors à paraître plutôt qu’à être.« 

Le médecin Jimmy Mohammed, dans le TEDx « Pourquoi se passer des réseaux sociaux ? » relevait par exemple que maintenant les repas au restaurant ne commencent plus par un « bon appétit » mais par une photo du plat que chacun a… Moi ça m’est déjà arrivé de me faire engueuler parce que j’avais commencé à servir avant que quelqu’un ait le temps de prendre une photo du plat commun. La remarque désagréable n’avait pas suffi, il a alors fallu que la personne me fasse attendre, rebouche le trou que j’avais créé dans le plat et prenne sa photo. (Mec, tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques à te mettre entre mon repas et moi !!)

Pour garder chaque article d’une longueur raisonnable, vous découvrir la suite des raisons dans ce deuxième article ! 🙂

Musique d’illustration : Truth be told - Matthew West 

Crédit d’illustration : 1/ Marvin Meyer 2/ Nathan Mcbride. Edited

Le blog Bienheureuse Vulnérabilité est absent de tous les réseaux sociaux. Pour être tenu informé(e) des articles récents, abonnez-vous à la newsletter ici ou sur la colonne de droite. Juste 1 mail par mois, pas de spam, ni de transmission de votre adresse à un tiers, promis ! 🙂

Articles récents :

Leave a Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.