5 preuves que la vulnérabilité est source de bonheur (1/2)

Pour que l’on parte tous sur des mêmes bases, voici une définition de la vulnérabilité :

La racine étymologique renvoie aux mots « blessure » et « qui est capable d’être ». La blessure, quant à elle, est définie comme une « atteinte à la sensibilité ». Mot à mot, la vulnérabilité serait donc une capacité d’atteinte soit à la sensibilité propre, soit à la sensibilité de l’autre.[1] Cela n’a donc rien à voir avec la fragilité ou la faiblesse.

Dis comme ça, le lien avec une vie heureuse n’est franchement pas évident. Alors en quoi la vulnérabilité est-elle une source de bonheur ?

1.    Elle nous reconnecte à notre humanité

Embrasser la vulnérabilité, c’est nous reconnecter à ce qui fait de nous des humains : notre sensibilité, avec ses richesses et ses pauvretés. De la sensibilité découle notre vulnérabilité. C’est-à-dire que parce que nous sommes capables de ressentir des émotions, nous sommes capables d’être touchés, bouleversés, atteints, transformés, par quelque chose.

Aujourd’hui, nous pensons qu’avoir des sentiments est une faiblesse. Que dans ce monde il faut être fort, solide, stable, rationnel… Alors on tente de minimiser l’impact sur nous de notre environnement et des personnes s’y trouvant. Nous ne souhaitons pas être déstabilisés ou blessés. Nous tentons donc d’anesthésier nos sentiments négatifs. Brené Brown, dans la conférence « Le pouvoir de la vulnérabilité » révèle justement le problème de cette manière de faire :

« Comme nous n’avons pas trouvé le moyen de sélectionner le type d’émotions à anesthésier, au-lieu de se passer de certaines émotions, nous les rejetons toutes d’un bloc, sans parfois même en avoir conscience. »

La tristesse comme la joie, la peur comme la fierté, la honte comme l’émerveillement… Nous nous privons donc d’une source précieuse de bonheur qui pourrait se manifester dans des détails du quotidien, parce que nous nous privons tout simplement de ressentir cette joie profonde, caractéristique de l’être humain. Accepter sa vulnérabilité, c’est donc simplement accepter ce qui fait de nous des humains.

2.    Elle nous permet de nous sentir pleinement vivant

Accepter ses émotions dans leur ensemble, c’est se laisser la possibilité de se sentir à nouveau entier, et non pas amputé intérieurement. C’est s’approcher un peu plus de l’unité intérieure en comprenant que cette zone d’ombre en nous fait partie intégrante de notre être, mais n’est pas une fatalité, car nous avons à nouveau accès aux merveilles dont est capable l’être humain. Se laisser être vulnérable, c’est accepter d’être imparfait pour se sentir complet. C’est avoir la conviction que faire de son mieux est suffisant. Donc accepter nos zones d’ombres nous permet de nous sentir pleinement vivant, uni.

3.    Elle nous fait expérimenter un amour au-delà de toutes limites

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai longtemps pensé que mes défauts étaient la fin du monde et qu’ils étaient forcément une barrière à ce qu’on m’aime. Nos hontes, nos peurs, nos problèmes d’estime de nous-mêmes ont tous pour cœur la vulnérabilité. Nous nous croyons en danger si nous nous montrons vulnérable. Pourtant, embrasser cette vulnérabilité, c’est ne plus se soumettre à ce qui nous fait souffrir car on sait alors que cette souffrance ne nous définit plus. Accueillir sa vulnérabilité permet de goûter le trésor de se savoir aimé jusque dans nos faiblesses. Si on ne les montre pas, on ne saura jamais si les autres les accepteront. Et quel bonheur de se savoir aimé. Quel bonheur de savoir que l’on peut être soi-même car nous n’avons rien à prouver, même pas à nous-mêmes.

(Pour garder cet article court, suite de la démonstration dans cet article 😉 ).

Conclusion… Bienvenue sur ce blog !

Je souhaitais que ce premier article reflète l’état d’esprit dans lequel j’ai créé ce blog. Alors en guise de conclusion, je voulais expliquer le nom par lequel il a été baptisé.

Vous l’aurez compris, je crois que dans l’acceptation de sa vulnérabilité se trouve l’acceptation complète de soi. Et je crois que c’est dans cette acceptation totale de soi que se trouve le bonheur.

Bien-sûr, la vulnérabilité n’est ni fragilité, ni plainte ou passivité devant sa faiblesse. Elle n’est pas non plus vécue constamment dans le sens où nous ne sommes pas sans cesse confrontés à nos zones de tensions intérieures. Pour autant, si je crois qu’elle est source de bonheur, c’est parce que c’est dans la gestion de nos faiblesses que va se créer l’élan de vie qui est notre réalité l’essentiel du temps.

Et si j’ai choisi le mot « Bienheureuse » et non simplement « heureuse », c’est parce qu’en plus d’avoir l’avantage de contenir en son sein le mot « heureuse », je crois que la vulnérabilité est une bénédiction dans notre condition humaine. Si tout était parfait, nous n’aurions pas cette joie profonde de découvrir cet Amour au-delà de toute limite. Un Amour qui va dans chaque recoin de notre histoire, jusque dans nos erreurs, jusque dans nos manquements, jusque dans nos blessures. Et j’espère profondément que vous avez déjà eu l’occasion d’expérimenter cet amour, ou que vous le vivrez un jour.

Enfin, l’ensemble « Bienheureuse vulnérabilité » est un hommage à ma mère… qui m’a montré ce chemin de bonheur au cœur de la vulnérabilité, jusque dans sa propre chair.

Musique d'illustration : Coeurdonnier de Soprano

Et vous est-ce que vous croyez que dans la vulnérabilité peut se cacher le bonheur ? Est-ce que pour vous vos imperfections sont une grâce ou un fardeau ?

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Crédits : Photo 1 : Annie Spratt. Edited. Photo 2 : Priscilla du Preez. Edited.

[1] Mémoire de fin d’étude d’I. LAURENT « Vulnérabilité et unité de la personne »

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