Comment j’ai réduit de moitié ma consommation de smartphone (1/2)

Au travers de mon propre rapport au téléphone, j’espère que vous pourrez puiser un ou plusieurs conseils qui vous plai(sen)t pour que votre téléphone ait une place dans votre vie qui vous conviennent. J’aurais pu vous les lister simplement mais j’ai préféré vous les glisser en filigrane de ce témoignage pour qu’ils aient plus de sens et que si vous aussi vous souhaitez réduire votre consommation de téléphone, vous constatiez que c’est possible de manière très simple et (presque) sans effort. 🙂 Dans ce premier article je vous partagerai d’où je viens dans mon usage du téléphone, et dans un deuxième article, comment j’ai concrètement réussi à réduire ma consommation. Bonne lecture !

Mon usage du téléphone… avant

Je n’ai jamais voulu de smartphone. Voir les autres incapables de s’en passer ne me faisait vraiment pas envie. Je préférais demander mon chemin à des passants et ainsi faire des rencontres que d’avoir Google Maps. Je préférais de manière générale me débrouiller et ne pas savoir plein de choses que d’avoir une appli pour chaque action quotidienne. Et en Novembre 2017 (ce qui est très tard pour la majorité de l’humanité occidentale), des amis étrangers m’en ont offert un à ma fête de départ pour pouvoir garder contact grâce à Whatsapp. Sur le coup, j’ai un peu eu l’impression que c’était un cadeau empoisonné. J’ai hésité à l’utiliser. Et puis je me suis décidé en mettant en place des gardes fous pour limiter ma consommation.

Limiter drastiquement le nombre d’applications et de notifications…

Les applications : Je n’avais téléchargé que mes mails (que j’ai desinstallé depuis), Whatsapp, la banque, le suivi conso du forfait, une application de réservation de billet de train, et petit à petit : Wallapop (équivalent LeBonCoin pour l’Espagne) quand j’ai déménagé, une application de radio dont ma mère m’envoi des replays à écouter, l’application des bus de la ville où j’habite et Signal (une application jumelle de Whatsapp dans son design, mais qui est en Open Source, ça veut dire qu’elle n’appartient pas à un grand groupe qui utilise tes données à ton insu comme Whatsapp appartient à Facebook. Donc les conversations sont plus protégées (même Edward Snowden utilise cette appli !). Je rêve de pouvoir supprimer Whatsapp parce que mes proches auront cette appli. Alors petite pub pour mon dernier chouchou.). S’ajoute à cela bien sûr toutes les applications préinstallées de notes, calendrier, les applis Google… Voilà, vous savez absolument tout ! Tout ça tient en une page d’applications (d’accord, avec quelques dossiers). Je n’ai absolument aucun jeu et aucun réseau social. (J’admets avoir eu Linkedin pendant quelques mois mais j’ai fini par la désinstaller pour éviter d’être dans le zapping d’un fil d’actu car, oui, même sur des sujets de qualité qui m’intéressent beaucoup, je n’ai pas besoin d’être au courant de tout.).

Les notifications : Une chose est le nombre d’applications, une autre est le nombre de notifications. La règle que je suis ici est : autoriser les notifications uniquement humaines et celle qui demandent une réponse potentiellement plus rapide. Kesako ? C’est-à-dire que la notification pour savoir que truc bidule a sorti une nouvelle vidéo, qu’il y a telle nouvelle dans tel journal, qu’il y a telle promotion de tel magasin, c’est niet. Car ce genre de notifications ne demandent pas une réponse instantanée de ma part, tout comme les mails d’ailleurs. Et par rapport aux messages, j’ai mis en silencieux les groupes Whatsapp dans lesquels je suis et comme de manière générale je préfère les appels aux messages, même les messages sont relativement limités. Même quand j’avais Linkedin, les seules notifications que j’avais était quand une personne m’avait ajoutée ou envoyé un message. Non je n’avais pas besoin d’être au courant des invitations aux événements, à aimer une page, le dernier sujet tendance, ou qui a vu mon profil.

L’idée fondamentale à retenir est : c’est moi qui décide quand je souhaite utiliser une appli et ça n’est pas à l’appli de décider quand est-ce que je la regarde parce qu’elle attire mon attention avec une notification, qui en plus m’interrompt dans une autre activité donc casse ma potentielle concentration.

…pour savourer la sobriété…

Tout ça rentre dans une idée de sobriété plus globale grâce à la sobriété de nouvelles informations et sobriété de l’information stockée.

La sobriété part du principe que beaucoup de choses, même si elles peuvent être utiles, ne sont pas indispensables. Alors on fait le tri !

Je suis par exemple inscrite à moins de 10 newsletters pour réduire de manière drastique les nouveaux mails par jour, absente des réseaux sociaux (à part Linkedin) comme je vous l’expliquais dans cet article car les fils d’actus drainent une quantité d’informations que je trouve très difficile à gérer même à petite dose, abonnée à moins de 20 chaines Youtube et présente dans seulement 4 groupes Whatsapp… Et puis dès qu’une conversation est finie avec quelqu’un je la supprime pour ne pas être tentée de scroller indéfiniment dans des vieux trucs, et je supprime les mails une fois répondu (ça c’est aussi pour une raison écologique, car les serveurs qui doivent être accessibles H24 pour stocker toutes les données auxquelles on veut pouvoir avoir accès en permanence consomment beaucoup de CO2. Eh oui, l’écologie c’est aussi au niveau informatique). Vous verriez ma boite mail, à part mon dossier « Administratif et Commercial » où je garde des mails indispensables (moins d’une trentaine), toute ma boite de réception est vide ! Et au niveau des fichiers, je ne prends que très rarement (voire jamais) des photos, et je fais un gros tri aussi sur celles qu’on m’envoie. Bref, se sentir mieux avec moins. Vivre mieux avec moins.

…et refuser la dictature de disponibilité

Malgré ce changement du téléphone au smartphone, j’arrivais toujours bien à ne pas rentrer dans la dictature de la disponibilité. Quelques semaines après ce changement, j’avais d’ailleurs passé 40 jours en réutilisant mon bon vieux Nokia C3 (#Carême2018, toi-même tu sais). Je passe régulièrement entre 3 et 10 jours de vacances avec le tel en mode avion ou comme je vous en avais parlé dans cet article, une soirée en semaine carrément sans téléphone. Clairement si j’oublie mon tel chez moi avant d’aller au travail ça m’est égal. Et j’ai énormément de mal avec les (rares) personnes qui me reprochent de ne pas avoir répondu dans la journée, alors que clairement, ceux qui me connaissent savent que hors téléphone coupé, je réponds toujours dans les 24h voire même dans les quelques heures suivant le message. (Bin oui, vu que j’en ai peu, c’est plus facile de les gérer rapidement !)

Dans cet article, certains conseils apparaissent déjà en filigrane pour limiter l’usage du téléphone et peut-être que pour certains ça parait déjà impossible. Mais comme je l’écrivais dans un précédent article, en citant le père Eric Morin « Les idoles nous font croire qu’ ‘on ne peut pas faire autrement’. Elles se font prétendre indispensables. » Si moi j’en suis capable, alors que j’ai parfaitement une marge de progrès encore énorme, c’est que c’est possible ! Seul un certain niveau de sécurité et beaucoup d’amour sont nécessaires pour vivre. Le reste… n’entretiennent qu’une illusion de nécessité. En tout cas, dans le prochain article je vous partagerai concrètement comment, en venant de ce contexte-là, j’ai réussi à encore réduire mon utilisation du téléphone, en n’espérant ne pas vous avoir démotivé entre temps. 🙂

Musique d'illustration : Mon précieux - Soprano

Crédit photo : Christian Kielberg. Edited.

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