Petite théologie du Roi Lion

Récemment j’ai revu le dessin animé Le Roi Lion. Une scène en particulier a attiré mon attention car je trouvais qu’elle était pleine de leçons de sagesse. C’est la scène décisive où, alors qu’il vivait avec Pumba et Timon, Simba va décider de rentrer dans son pays, suite à la vision qu’il a de son père. (Pour une piqûre de rappel, vous trouverez la vidéo de l’extrait ici (2 min 37))

Je trouve les mots de Mufasa d’une telle puissance !! « Tu m’as oublié. Tu m’as oublié en oubliant qui tu étais. Regarde en toi Simba. Tu vaux mieux que ce que tu es devenu. Il te faut reprendre ta place dans le cycle de la vie. » Et à la question « Comment la reprendre ? Je n’ai plus aucun pouvoir », le père répond « N’oublie pas qui tu es. Tu es mon fils et c’est toi le roi. N’oublie pas qui tu es. »

Lorsque Simba a cette vision, son père ne lui fait aucun reproche. Il ne revient pas sur le passé. Il parle au présent. Il l’appelle juste à être courageux et à prendre les responsabilités que demande son état de roi – ancien fils de roi. Il ne lui est pas demandé d’avoir une conduite irréprochable ou 40 ans de pénitence par rapport à l’accident. Il ne lui est demandé aucun compte par rapport au passé. Il lui est uniquement demandé d’affronter ses peurs et de tenir ferme face au mal. Mais ça, il ne peut le faire qu’en se rappelant qui il est. Car c’est dans son identité que se trouve sa force. Oui vraiment, ça me fascine de voir que ce qui a permis à Simba de prendre ses responsabilités et d’affronter son passé c’est cette phrase de Mufasa « N’oublie pas qui tu es ». L’injonction du père n’est pas « Sois fort. Sois parfait. Fais ceci, fais cela. » Non. La décision de Simba découle de cette reconnexion avec son identité. Elle n’est pas l’obéissance mécanique, ou motivée par la peur, à une injonction qui lui a été donné.

Alors oui je crois que cette scène dit beaucoup de la manière dont un chrétien est appelé à vivre.

Trop souvent nous fuyons sous le poids de nos propres reproches. Comme Adam et Eve ou comme Simba, nous nous cachons. Mais comme dirait le singe « Oui, le passé, c’est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit en apprendre. » Les paroles de Mufasa nous rappelle aussi que c’est dans ce lien filial que nous trouvons notre identité. Et en oubliant notre Père, nous en oublions qui nous sommes (et inversement). D’ailleurs, le chemin spirituel de chacun montre bien que c’est en connaissant Dieu de plus en plus que nous nous connaissons nous-mêmes. Cela montre bien que les deux identités sont intimement liées.

Alors, nous aussi, trouvons notre force dans notre identité d’enfant de Dieu. Comme Simba, reprenons « notre place ». Rappelons-nous que, même si trop souvent nous l’oublions, sommeille en nous ce fils/ cette fille de roi qui est appelé à vivre comme tel(le). Non pas avec une conduite parfaite, sans erreur, mais avec le courage de celui/celle qui combat ses peurs pour faire reculer le royaume des ténèbres. Ça n’est pas parce que nous l’oublions que notre identité est changée. Comme Simba, nous valons mieux que ce que nous sommes devenus ! Alors vivons dans cette Miséricorde renouvelée à chaque instant, qui nous fortifie pour le combat à mener maintenant, et non comme des victimes du mal qui s’apitoient devant un passé ou des circonstances qui ne peuvent être changés, oubliant qu’elles ont déjà été rachetées.

Et comme la scène au tout début de l’extrait nous y appelle, apprenons à voir derrière l’apparence de notre propre reflet, celui qui « vit en [nous] ». Oui notre Dieu, qui est Père et Esprit Saint, vit en nous et est là pour nous rappeler à chaque instant qui nous sommes.

Musique d’illustration : I know who I am - Sinach

Crédit photo : Ivan Diaz. Edited.

8 Comments

  1. Misahell Paredes

    17 novembre 2020 at 12:01

    Genial. Me ha encantado. Soy su hijo, no un esclavo de normas

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      21 novembre 2020 at 8:30

      Qué ilusión leerte aqui! Gracias Google translation 😉 Un abrazo!

  2. Marie-Eve

    25 mai 2020 at 10:40

    Superbe. Merci pour cet encouragement !

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      26 mai 2020 at 3:35

      Merci à toi pour ton commentaire. 🙂

  3. Ch'tite Breizh

    4 août 2018 at 10:07

    J’adore quand les comptines, histoires, films animés destinés aux enfants nous délivrent aussi des messages à nous adultes! Belle analyse! Moi pour qui d’habitude la théologie n’est pas ma tasse de thé, j’ai aimé lire cet article!
    Et bien sur autre leçon de vie de ce film animé: Hakuna Matata!

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      7 août 2018 at 5:08

      Je m’en réjouie 🙂
      Et tu as entiérement raison, cette autre leçon du Roi Lion mériterait un autre article !

  4. a-lo

    30 juillet 2018 at 9:41

    J’aime être comparé à un gros chat 😉

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      31 juillet 2018 at 12:00

      Hahahaha ^^

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