Bénéfices, freins et idées concrètes pour ordonner son lieu de vie en un environnement qui nous ressemble

Saviez-vous que chaque européen possède en moyenne 10 000 affaires mais ne se sert que de 20% d’entre elles ? (C’est ARTE qui le dit dans son documentaire « Posséder moins pour vivre mieux »). Alors dans cet article, on va parler de tri ! Donc les allergiques à la poubelle, au Bon Coin (pour vendre et non pour acheter 😉 ) et Donnons.org, je vous invite justement à d’abord identifier les raisons de l’irruption cutanée dès que vous entendez le mot « tri » pour ensuite vous transmettre toutes les joies que donne un lieu de vie qui nous ressemble et enfin vous donnez des pistes concrètes pour pouvoir profiter de cette joie.

Prendre conscience des freins…

1. Se détacher du matériel c’est mourir un peu

L’autre jour j’ai entendu que l’on n’avait jamais vu une voiture funéraire suivi d’un camion de déménagement. Est-ce que parce que se dépouiller nous donne l’impression de mourir un peu que cela nous coûte tant ? Est-ce que réaliser que nous prenons si peu de place dans ce monde nous insécurise ?

Et puis on s’accroche au matériel, comme si celui-ci définissait notre passé et donc qui nous sommes aujourd’hui.

Trier demande un dépouillement, je ne le nie pas et donc c’est douloureux parfois. Ça demande le courage de placer sa sécurité en soi et pas dans l’extérieur et de se détacher de boulets qui nous gardent en arrière et nous empêchent d’avancer léger vers l’avenir.

Mais outre le fait d’inconsciemment souffrir de cet encombrement de l’environnement (et donc de l’esprit), vous bloquez votre esprit dans une personne du passé et vous vous empêchez d’évoluer, d’avoir les yeux tournés vers l’avenir. Nous sommes limités, c’est une réalité, et la surface limitée de notre lieu de vie nous le rappelle. Donc pour avoir de l’espace pour de nouveaux souvenirs, il faut forcément du vide. Dans notre espace de vie, comme dans notre tête. Si à votre âge vous décidez que votre jarre à souvenirs est déjà remplie et que vous n’en voulez plus, c’est si triste… Et croyez-moi, si ma grand-mère de 88 ans pense que le meilleur reste à venir et n’a aucune nostalgie du passé, vous aussi vous pouvez le faire. 🙂

2. La peur de manquer

La peur de manquer est tout à fait humaine mais à force de ne rien faire pour affronter cette peur, on se retrouve avec 1 000 choses qu’on stock « au cas où ». Et plus on a de l’espace, plus on peut nourrir notre angoisse ! Il y a donc toute une démarche d’entrée dans la confiance. Nourrir la confiance dans tous les aspects de notre vie, et donc dans l’organisation de notre logement, est bien plus efficace que de lutter contre notre angoisse de manque.

3. On croit que se séparer d’un cadeau c’est ne pas respecter la personne qui nous l’a offert

Parfois, on n’ose pas jeter, donner ou vendre parce que c’était un cadeau. Mais comme m’avait dit ma mère une fois « Garde l’intention, pas l’objet». Oui, le cadeau est une preuve d’amour, mais c’est l’intention, signe de l’amour reçu, qui est le véritable cadeau, pas l’objet en tant que tel, même si celui-ci nous le rappelle.

…pour vivre la joie de donner et de se renouveler

1. Faire un pas de plus pour entrer dans la sobriété heureuse

La sobriété se décline en énormément de point : sobriété vis-à-vis de l’information pour ne pas faire de l’infobésité, sobriété dans les relations pour en goûter toute la profondeur (ces deux points ont pour point commun de trouver une partie de la réponse dans notre rapport aux réseaux sociaux ), sobriété dans les activités pour ne pas fuir nos angoisses dans l’action, dans la multitude d’objets qu’on a… Et donc l’objectif de ce tri est de continuer à inscrire notre vie dans la sobriété heureuse en travaillant un de ses aspects. Bref, croire qu’on peut être heureux avec le juste nécessaire, en franche contradiction avec la société de la (sur)consommation. Et goûter ce bonheur-là passe par la création d’un environnement sobre.

2. Réaliser que le peu invite à la créativité

Faire le tri et ne garder que l’essentiel permet de se rendre compte de la multitude des choses que l’on peut faire avec peu ! Si on constate qu’avec peu d’objets on arrive à gérer sans problème nos besoins d’organisation de vie, ça aide à croire que les talents que nous avons, même s’ils sont limités, nous permettent de réaliser déjà énormément de choses. Ça remplit d’espérance et de confiance en soi vis-à-vis de nos propres richesses intérieures.

3. Vider sa maison vide sa tête par la même occasion

Pas besoin de détailler ce point, je suis sûre que vous l’avez déjà expérimenté au moins une fois : ranger son espace de vie nous fait ressentir qu’en nous aussi les choses sont ordonnées.

4. Savourer la joie de donner avec du sens

Quand j’ai quitté la France pour aller vivre en Espagne, j’ai fait un énorme tri de toutes mes affaires parce que je savais d’avance que toutes les affaires de mon appart d’étudiante + celles de ma chambre d’enfance ne passeraient pas dans mon nouvel unique appart. Et avec seulement un mois pour gérer ce déménagement, je n’avais clairement pas le temps de mettre mes affaires sur Le Bon Coin alors j’ai tout donné. Je ne vais pas faire une liste exhaustive de toutes les associations qui récupèrent vos dons pour de magnifiques causes alors je ne vous indiquerai que : Envie pour l’électroménager pour qu’il soit réparé et mis en vente par des personnes en réinsertion professionnelle, Ding Fring/Le Relais pour les vêtements, Emmaüs pour tous types d’objets pour qu’ils soient vendus par des personnes sans domicile fixe… Et pour ceux qui veulent rencontrer le nouveau propriétaire de ce que vous avez à donner ou parce qu’il y a des choses que les associations ne récupèrent pas (comme le matériel de bricolage ou scrapbooking… #TrueStory), il y a le site Donnons.org. Et ça donne de la joie de donner du sens à ses dons (oui ça fait beaucoup de « don » tout ça).Soit parce qu’on donne individuellement et on est gratifié du bonheur de la personne de recevoir, soit parce qu’on donne à un collectif qui fait sens pour nous. Par exemple, le philosophe Alexandre Jollien a donné tous ses livres (Spinoza, Eckart…) à un pénitencier, avant de s’expatrier à l’autre bout du monde. Moins philosophique, j’avais personnellement eu beaucoup de joie à donner toutes mes peluches d’enfance au service de pédiatrie d’un hôpital, ayant été moi-même hospitalisée là-bas durant mes premiers mois de vie.

5. Créer du vide au présent pour s’ouvrir à l’avenir

J’en parlais précédemment, mais je le redis juste parce que ça fait un point de plus dans les bonnes raisons de trier ^^, créer du vide permet de laisser de la place à ce qui nous attend. A l’avenir. Accepter de rentrer dans une période de vie différente. De l’enfance ou adolescence à la vie adulte. De la vie de célibataire à la vie de couple. De la vie de couple à la vie de maman/papa. Etc… Et faire du rangement permet de marquer le coup, de réaliser le chemin parcouru et d’ouvrir avec joie la nouvelle étape qui s’annonce.

6. Passer d’une sécurité extérieure à une sécurité intérieure, à un amour qui nous entoure à un amour qui nous habite

Ranger et trier, c’est redécouvrir certains trésors. C’est l’occasion de goûter, savourer la grandeur de l’amour présent dans les objets qui nous entourent, et le faire passer de l’extérieur à l’intérieur en ne gardant que les essentiels. Parce qu’à quoi ça sert d’être remplis d’objets qui sont censés être des preuves d’amour si on ne les a absolument pas intégrées au plus profond de nous ? Mettre en valeur cet amour en se débarrassant du superflus. J’y reviendrai. De manière très lié, faire du tri et posséder moins permet de croire que nos véritables ressources, notre sécurité, est en nous, et non dans les objets qui nous entourent.

7. Ça fait moins de choses à bouger en cas de déménagement 

On ne sait jamais ce à quoi la vie nous invitera et parfois, cela implique un déménagement. Et si au début de l’organisation de celui-ci on est bien décidé à en profiter pour faire du tri, comme tout abus des bonnes choses en un temps concentré est mauvais pour la santé, la surdose de rangement et des cartons vous fera vite oublier la bonne résolution et ça finira en « on fera le tri dans le nouveau logement » #TrueStory. Et même si on achète et espère rester longtemps au même endroit, trier régulièrement invite à une attitude flexible, à ne pas se sédentariser pour peut-être encourager l’adaptation à tous les petits changements auxquels nous faisons face au quotidien…

8. Satisfaire notre envie de changement sans avoir le poids d’un déménagement

Ranger, trier fait qu’on RESPIRE à nouveau. Oui, ça prend un peu de temps pour se demander l’utilité et le Bon de chaque chose, mais que le bien-être est grand quand un tri est fait ! On a presque l’impression de vivre dans un tout nouvel environnement sans pourtant avoir déménagé. Pratique pour satisfaire ses envies de changement sans que ça passe par un déménagement pesant !

9. Se rendre compte que « Non, je n’ai pas besoin d’un appartement ou d’une maison plus grande »

Ah l’impression de manquer d’espace… C’est ce qui arrive quand on entasse ! Mais souvent, ça n’est pas qu’il y a beaucoup de choses en trop mais juste qu’elles ne sont pas organisées de la manière la plus optimale selon notre mode de vie. Si les choses qu’on utilise peu sont dans l’armoire plus accessibles que celles qu’on utilise souvent, le désordre prend vite le dessus. Parfois il suffit de faire un tour du propriétaire en vérifiant que nous n’avons bien gardé que l’essentiel, enlever les 2 ou 3 choses en trop et ordonner d’une manière plus stratégique notre environnement pour retrouver de l’air.

De quoi est-il bon de se débarrasser ?

1. Les objets dans lesquels on ne se reconnait plus

Vous êtes une personne qui évolue, qui grandit. J’espère pour vous que vous avez une « growth mindset » (personne qui croit que son intelligence et sa capacité d’apprendre grandit avec le temps et les expériences) et non une « fixed mindset » (personne qui croit que ses qualités n’évolueront jamais). En tout cas, il est normal que votre évolution passe par le changement de vos centres d’intérêts par exemple ou de votre mode de vie. Oust donc les éléments de déco, les vêtements ou tous les objets qui ne reflètent pas la personne que vous êtes aujourd’hui ou celle que vous voulez favoriser en vous. Ça peut également être des objets qui ont eu de l’importance pour vous à un moment (comme les peluches de l’enfance, ou tout ce qui est lié à cette période par exemple), mais aujourd’hui vous empêche d’embrasser pleinement votre nouvelle étape de vie. Oui c’est sympa de garder deux ou trois trucs « au cas où j’ai des enfants ». Mais est-ce que vous voulez vraiment leur étaler tous vos propres souvenirs d’enfance, leur empêchant de créer leurs propres souvenirs ? Et franchement, rappelez-vous votre propre intérêt quand vous étiez petit pour les choses ayant appartenu à vos parents et ça vous calmera très vite. Marie Kondo, la papesse du minimalisme propose, avant de se séparer d’un objet, de le remercier pour les services rendus ou le temps passé ensemble. Peut-être que cette démarche peut nous aider à passer le pas !

Question à se poser : Est-ce que cet objet est compatible avec qui je suis aujourd’hui ?

2. Les objets qui n’attirent pas la meilleure version de nous-mêmes

Il y a des objets qui nous coûte de nous en détacher parce que, même si on les aime, ils ne nourrissent pas en nous la meilleure version de nous-mêmes. Ce point est très lié au précédent et ce sont peut-être les deux styles d’objets dont il est le plus dur de se débarrasser (oui promis, après ça sera plus soft !). Ce qui pousse à la consommation, au voyeurisme, à la comparaison voire à la critique de la vie des autres, qui promeuvent une culture de mort,… Oui on peut trouver ça joli, intéressant,…mais je ne suis pas sûre par exemple que les affiches de publicités (que j’adorais mettre sur mon mur étant jeune donc je vous parle d’expérience d’une convertie), les magazines people, les têtes de mort sur les vêtements ou les posters,…font sortir de nous le meilleur de nous-mêmes.

Question à se poser : Est-ce que cet objet m’invite à donner le meilleur de moi-même ?

3. Les objets qui nous créent de la tristesse

Il faut l’avouer, il y a des objets, des photos ou des lettres que nous gardons qui nous rendent tristes. Bien sûr pour certains, c’est temporaire car on peut être dans une période de deuil par rapport à une personne. Mais pour d’autres, ils nous resituent juste dans une nostalgie qui ne nous fait pas du bien, ils nous raccrochent à un passé révolu, par exemple via une personne qui finalement a quitté notre vie de manière violente. Si nous nous sommes séparées d’amitiés ou de relations amoureuses toxiques pour nous à un moment, il n’est pas forcément bon de garder les souvenirs associés à cette relation si ceux-ci nous créent des sensations désagréables.

Question à se poser : Est-ce que cet objet me procure de la joie ?

4. Les objets gardés ‘au cas où’ qu’on n’utilise jamais

Un truc gardé « au cas où » pendant plusieurs années sans avoir été utilisé une seule fois est à donner ou jeter. C’est un acte très concret pour nourrir la confiance en la Vie en se rappelant de vivre l’aujourd’hui sans se préoccuper du lendemain.

Oui ça serait bête de racheter un truc dans le futur qu’on a aujourd’hui, mais le gain d’espace et de sentiment de bienêtre pendant tout ce temps est bien réel… Et puis ça se trouve vos goûts auront changés donc si vous rachetez, ça sera quelque chose qui ressemblera plus à la personne que vous serez dans le futur et vous n’aurez donc pas été satisfait de toute façon de ce que vous possédez aujourd’hui en cherchant finalement à utiliser cet objet stocké pendant des années.

Parfois, il arrive qu’en faisant du rangement je redécouvre certains objets ou papiers qui a première vue paraissent utiles. Mais je pars du principe que si j’avais complétement oublié que je les avais jusqu’à présent, j’aurais vite fait d’à nouveau l’oublier une fois que je m’en serais débarrassé. La différence étant dans le fait que j’aurais gagné en espace. Car c’est ça la vérité : on a tellement de choses qu’on ne se rappelle plus de tout ce qu’on a et donc on est incapable de mobiliser une ressource au moment où on a besoin parce qu’on ne se ra oubli qu’on l’a.

Question à se poser : Est-ce que cet objet m’est vraiment utile ou calme juste mon angoisse ?

5. Les objets qui envahissent physiquement l’espace juste parce qu’ils ont une connotation affective

Ah, la connotation affective… J’en parlais dans les freins, on a l’impression que se séparer de quelque chose qui a une connotation affective nous fait mourir ou trahit la personne qui nous l’a offert. Pourtant, un petit peu d’Esprit de Liberté et on se rend compte que la relation est bien plus forte, plus grande et plus noble que le matériel ! (Ou si ça n’est pas le cas, il n’y a vraiment aucune raison de vous séparer des choses qui vous encombrent et vous font sentir lié(e) à cette personne…)

Tous ces petits objets qui sont certes beaux ou mignons mais qui polluent le regard de par leur multiplicité. Je pense surtout aux bibelots que j’ai moi-même collectionnés pendant des années mais qui sont une source de pollution visuelle assez impressionnante. Par rapport aux photos qu’on accumule sur les étagères, plutôt que de multiplier les cadres, peut-être qu’il serait bon d’en acheter un grand pour faire un pêle-mêle de photos plutôt que de multiplier les petits par exemple.

On collectionne souvent les cadeaux, les cartes et les lettres reçus sans même les relire voire les accepter pleinement quand ils nous ont été donnés. Et il faut reconnaitre aussi que toutes ces cartes n’ont pas le même intérêt en terme de chouitude. Alors on s’encombre de plein de petits trucs, de pleins de cartes postales qui disent juste « salut, j’espère que tu vas bien, bisous de la Cote d’Azur » et qui fait que les diamants bruts, les véritables lettres d’amour, de pardon, de merci… sont perdues dans la masse. Faire du tri là-dedans permet de valoriser à nouveau ces trésors qui en valent vraiment la peine.

Question à se poser : Est-ce que cet objet m’apporte une dose d’amour que je n’ai pas fini d’apprécier ou est-ce que je l’ai pleinement accueilli et peux me séparer de la représentation matérielle pour laisser un espace aux nouvelles preuves d’amour à venir ?

En conclusion les mots clés pourraient être : joie, présent et confiance. Bon courage !

Musique d'illustration : Foules sentimentales - Alain Souchon

Crédit photo : 1/ Aaron Huber. Edited. 2/ Allen Cai. Edited. 2/ Bady Qb. Edited.

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2 Comments

  1. Ch'tite Breizh

    2 novembre 2020 at 9:32

    Cet article (très bien écrit) tombe à pic pour moi! J’ai une semaine imprévue de repos forçé, et je me disais justement qu’après un an dans mon chez-moi j’avais bien envie de faire du tri!!

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      3 novembre 2020 at 5:03

      Je m’en réjouis ! 🙂 Beaucoup de courage parce que je sais combien c’est à la fois excitant et pas facile !

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