Pourquoi et comment reprogrammer son schéma mental ?

Définition personnelle du schéma mental et raisons d’une reprogrammation

Ce que j’appelle « schéma mental » sont les croyances que nous pouvons avoir sur nous, sur les autres, sur la vie en général, et qui vont guider au quotidien notre manière de vivre. Parfois, les croyances que nous avons vont nous aider à donner le meilleur de nous-mêmes, à vivre de manière épanouie, et parfois, comme j’en parlais déjà dans le premier outil pour calmer l’angoisse, nos croyances nous limitent, faussent notre regard sur le monde, nous empêchent ainsi de développer notre plein potentiel, voire même nous font souffrir. Pour faire donc un pas vers plus de bonheur, il peut être bon d’analyser ces croyances et reprogrammer celles qui ne nous conviennent pas avec en tête ces quelques objectifs :

  1. Faire le tri dans nos croyances pour choisir celles qui nous servent

Cet article s’inscrit pleinement dans l’idée qu’il est plus facile de nourrir que de lutter. Parce que souvent, des croyances inverses cohabitent en nous et l’une va prendre le dessus sur l’autre en fonction de notre humeur, de l’événement, de ce qu’il est plus facile pour nous de mobiliser à ce moment-là… L’idée principale de cet exercice est donc de valoriser les croyances qui nous font du bien en passant par le langage pour façonner la pensée.

  • Remplacer ses croyances par d’autres pour éviter la peur du vide

Parfois, sur certains sujets, nous n’avons pas de croyances contradictoires mais uniquement des croyances qui nous font souffrir. Or, c’est dur de lâcher un truc qu’on connait et qui nous fait du mal parce que même si ça nous empêche de nous déployer voire nous détruit, le connu rassure quand le vide fait peur. Parce que si j’accepte de lâcher certaines croyances (déjà, lesquelles ? Le premier pas étant l’identification), la question devient : pour remplacer par quoi ?

On ne veut pas renoncer à nos croyances qu’on considère comme des piliers parce que le vide qu’elles laisseraient donnent le vertige. C’est quand même des croyances qu’on a nourries pendant des années, on s’est construit avec, ok s’y est habitué. Je disais par exemple dans la « Lettre de rupture avec la perfection » « Je me suis dit qu’on était ensemble depuis si longtemps, que je ne connaissais pas d’autre vie que la routine avec toi. Je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond mais je ne savais pas si j’aurais le courage de te quitter. Alors je me convainquais que je ne pouvais pas faire autrement que de vivre avec toi.

Or, dans cet exercice, comme on définit les nouvelles croyances que l’on souhaite intégrer à notre vie ou simplement valoriser, ça enlève la peur du vide et rassure pour oser changer.

C’est comme des gens qui ne veulent pas guérir de la dépression parce que le vide qu’elle laisserait fait plus peur que la dépression. Tout ça est très lié à la question des bénéfices secondaires à ce qui nous fait du mal que j’expliquais dans cet article.

  • Etre capable de s’ouvrir aux messages du présent que l’on refuse jusqu’à lors par incompatibilité avec notre schéma de pensée

Le problème d’un schéma cognitif qui n’est pas accordé à la réalité (ex : je n’ai aucun talent), c’est qu’il nous empêche également d’accueillir des contradictions de l’extérieur. En effet, si quelqu’un nous souligne les ressources ou compétences qu’on a, comme son discours est contraire à ce que nous croyons, nous allons par principe rejeter ce que l’autre dit, comme si l’information ne rentrait dans aucune case de notre cerveau. Vous avez déjà réussi à faire changer d’opinion quelqu’un en contredisant ses croyances (politiques, religieuses,…) ? Généralement ça ne fonctionne pas. C’est exactement pareil avec tous les types de croyances.

Jusqu’à présent, j’étais incapable d’accueillir certains messages car ils étaient incompatibles avec mon schéma de pensée et que l’angoisse m’aveuglait sur la réalité tant le danger me paraissait réel (danger d’être rejetée, critiquée, jugé(e) si je fais ci ou ça…). Quelque part c’est normal ce mécanisme de ne pas pouvoir accueillir une information qu’on ne sait pas où ranger car elle fait voler en éclats tout ce qu’on croit être notre fonctionnement ou ce qu’on prend à tort pour des piliers de vie car même si on s’en passerait bien parce qu’ils nous font souffrir, ce sont tout de même des piliers dans le sens où on s’est construit sur eux. Je m’accrochais donc trop à MON schéma, MES croyances, MON expérience et j’étais incapable de m’ouvrir au présent et aux nouveaux signaux qui m’étaient envoyés.

Choisir de nouvelles croyances permet de trouver dans son environnement des signaux, des messages qui viennent confirmer ces nouvelles croyances et ainsi que celles-ci collent un peu plus à la réalité que celles que l’on lâche. Ou peut-être qu’au fond, le monde ne change pas, c’est juste nous qui changeons l’angle de notre projecteur ! Car si on a gardé ces croyances qui nous font du mal toutes ces années, c’est bien parce qu’on croyait avoir des éléments qui confirmaient ces croyances (je ne suis pas intéressante parce que je vois bien qu’il s’est passé ça, je suis un poids pour les autres car on m’a dit un jour ça…). Un exemple concret : Comment je peux constater qu’aujourd’hui je suis intégrée dans un groupe quand j’ai été harcelé(e) et pris(e) comme bouc émissaire ? Si j’ai pris un jour comme vérité que je ne peux être accepté(e) par un groupe, je cherche tous les signaux qui viennent confirmer que je suis rejeté(e) et ne suis même plus capable de voir ces nouvelles personnes qui m’accueillent à bras ouverts (voire je les rejette moi-même ou fais tout pour qu’elles s’en aillent pour venir confirmer ma croyance car l’Homme aime avoir raison…).

Ou peut-être finalement que le véritable enjeu c’est choisir l’angle par lequel on veut regarder la réalité. Parce que la vérité est que oui y a des personnes qui ne nous acceptent pas (nous y compris) et d’autres qui nous accueillent tels que nous sommes. Qui je choisis d’écouter ? C’est applicable par exemple à nos traits de caractère ou physiques que nous qualifions de négatif quand les autres les voient comme quelque chose de positif et attirant. Et une fois que l’on a repéré cet angle, on sera capable de le nourrir et donc ces nouvelles croyances se fortifieront naturellement.

  • Favoriser les émotions agréables

Les émotions s’activent en fonction d’une carte d’informations intérieures. Si l’on considère que quelque chose est mal, la culpabilité va se déclencher. Si l’on considère que quelque chose est dangereux, la peur va se déclencher,… L’idée est donc de redéfinir sa carte mentale pour favoriser le déclenchement d’émotions agréables. Il est clair que pour reprogrammer ses croyances, redéfinir ses zones d’actions, il faut du temps. Et en attendant, la peur par exemple peut encore croire qu’elle est la meilleure réponse à apporter à la situation. Pourtant, réaffirmer des messages positifs comme « Tu as le droit » redéfinira petit à petit l’émotion ajustée à la situation.

Comment reprogrammer son schéma mental ?

Je vais maintenant vous partager comment moi j’ai tout simplement fait cet exercice. Ceux qui suivent le blog depuis longtemps auront compris que j’aime bien les tableaux bien structurés. 🙂 Cet exercice n’a pas échappé à la règle. Tout comme l’analyse de Pertes et gains d’énergie, j’ai fait un tableau, divisé par thèmes et sous-thèmes. Exemples : Confiance (en Dieu, en moi, en les autres), Amour inconditionnel (authenticité, légitimisation des émotions, acceptation et expression des besoins et limites,…), Vision de la vie (Vie est dure VS Bonheur, Volontarisme VS Abandon, Gestion de mes énergie, Contrôle VS Imprévisibilité, Possession VS Pauvreté de cœur, Mérite VS Don,…

Comme je crois que l’Homme est fait en trois dimensions : Corporelle, Psychologique et Spirituelle (Corps, Ame, Esprit), mais que tout est lié, dans la colonne de droite, j’indiquais la ou les catégorie(s) où se situe la croyance. Si ça n’était pas une croyance sur moi mais sur la société ou mon environnement, je mettais « Société ».

Comme les croyances impliquent certaines attitudes, il apparait finalement dans le tableau que les deux sont mélangés.

Article : Comment se sentir libre d’être soi au sein d’une société qui nous dépasse ?

Je parlais plus haut des bénéfices secondaires à ce qui nous fait du mal, je vous conseille vivement la lecture de cet article si ça n’est pas déjà fait. Car pour faire cet exercice jusqu’au bout, on se rend rapidement compte que pour choisir une croyance positive, cela demande à renoncer à des habitudes, un confort ou une sécurité, une certaine image de soi,… Il est alors bon de faire une liste des choses auxquelles on accepte de renoncer pour que la prise de conscience et l’acceptation de ce changement soient complets.

Musique d'illustration : Quita y pon - Redimi2 x Alex Zurdo x Funky ft. Peter Metivier

Crédit photo : 1/ Bluehouse Skis 2/ Allie Smith

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