Le principe d’ « amélioration continue » de l’entreprise appliqué au développement personnel

Durant mon parcours d’intégration lorsque j’ai commencé mon poste actuel, j’ai eu l’opportunité de parler individuellement pendant 1h à une vingtaine de managers pour que chacun m’explique son métier et le travail de son département. Une de ces personnes était en charge de la « Mejora Continua », que je traduirai par « Amélioration Continue ». Pour résumer, c’est tout ce qui est mis en place pour que l’entreprise s’améliore (réduise son impact sur l’environnement, améliore sa productivité…) grâce à des idées qui viennent des personnes sur le terrain.

La recherche des 60%

Un des 10 principes de ce projet est « No buscar la perfección, ganas el 60% desde ahora » que je traduirai pas « Ne cherche pas la perfection, gagne 60% dès maintenant ». En effet, le manager m’expliquait que ce qui est recherché face à un problème n’est pas une solution parfaite, sinon une solution qui règle le problème à 60%. Il m’expliquait que la recherche de perfection pouvait empêcher l’action et qu’il valait mieux aujourd’hui régler le problème à 60%, demain de nouveau à 60%… plutôt que d’attendre une solution parfaite qui – en plus de ne peut-être pas exister – laisse le problème se déployer.

Quel rapport avec le développement personnel me direz-vous ? Et bien quelques jours après cet entretien, j’ai eu à nouveau un moment très difficile. Angoisses, doutes… bref, le bon petit cocktail bien sympathique. Et alors que toutes les questions se bousculaient dans ma tête me laissant sans énergie, je cherchais absolument, avec le peu de force qui me restaient, à trouver LA solution à ce que je considérais comme un problème existentiel ce qui m’occupait l’esprit. Je me disais « je vais attendre de pouvoir parler à untel, qui est tellement de bons conseils, pour avoir une solution », « je vais bien réfléchir le temps qu’il faudra pour trouver la cause profonde de ce qui se joue en moi pour éradiquer ce qui me cause tant de douleur et retrouver tout de suite une joie profonde et plus durable »… Sauf que, sans m’en rendre compte, ma recherche de la solution parfaite laissait le vrai problème (ici : mon état critique) perdurer et empirer.

Si j’applique le principe d’amélioration continue, qu’est-ce que ça donne ? Ça donne que je vais essayer de mettre en place, au mieux de ce que mon état me permet, les conseils de cet articleJe vais tout simplement essayer de trouver une ou deux idées fortes à laquelle me raccrocher, pour sortir au moins un peu la tête de l’eau. J’arrête de chercher à régler les problèmes de toute ma vie maintenant, à vouloir retrouver tout de suite l’état de bonheur profond dont je suis capable, pour simplement chercher à sortir la tête de l’eau. Ça c’est une solution à 60%, qui demande d’être appliquée dans la minute présente. Et dans la minute suivante, j’améliorerai encore 60%, et dans la suivante encore 60%… Je sors ainsi de la paralysie de l’inaction. Ça n’est peut-être pas parfait, mais c’est beaucoup plus vivable.

La partie immergée de l’iceberg

Un autre principe de l’Amélioration Continue est qu’il faut travailler toute la partie immergée de l’iceberg avant de pouvoir voir des résultats au niveau des indicateurs. Le responsable m’expliquait par exemple qu’améliorer l’environnement de travail d’un employé pouvait paraitre sans lien avec les résultats de l’entreprise. Pourtant, ce genre d’actions sont fondamentales si on veut qu’un jour une partie visible de l’iceberg émerge et dure dans le temps. Souvent en développement personnel on peut avoir envie d’avoir des résultats visibles tout de suite. Etre tout de suite plus capable de rayonner, tout de suite plus capable de mieux gérer nos relations et que notre entourage en bénéficie… Il est pourtant fondamental de donner de l’importance à toutes ces actions que l’on ne voit pas. Toutes ces petites victoires sur nos peurs que seul nous connaissons. Car c’est uniquement en travaillant cette partie immergée de l’iceberg, c’est-à-dire toute notre vie intérieure dont seul nous connaissons l’existence, que des fruits visibles apparaitront et dureront. Ça peut paraitre frustrant pour les impatients (bienvenue au club !), mais c’est le seul chemin…

Musique d’illustration : Souris quand même - Caruso

Crédit photo : Kendall Ruth. Edited

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2 Comments

  1. Ribambelle

    12 novembre 2018 at 1:02

    On ne fait pas l’économie du temps, c’est-à-dire de l’enracinement.

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      18 novembre 2018 at 1:11

      Voui…

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