3 mots magiques contre une mauvaise culpabilité (injustifiée ou démesurée)

La culpabilité injustifiée

La culpabilité… ce sentiment que certaines personnes connaissent beaucoup plus que d’autres, et qui peut totalement bouffer intérieurement. Culpabilité d’être triste (quand il semble n’avoir aucune raison apparente mais que des choses importantes pour nous ont été heurtées). Culpabilité d’être impuissant (face à la douleur de quelqu’un). Culpabilité de ne pas avoir fait plus (quand les résultats espérés ne sont pas là). Culpabilité de ne pas être en forme (quand on aimerait pouvoir continuer d’afficher un visage souriant alors qu’on a déjà tellement donné). Culpabilité de manquer de confiance (dans une relation, dans un projet…). Culpabilité quand quelqu’un nous a rendu service (parce que nous avons osé déranger quelque’un). Culpabilité d’avoir des combats ou tensions intérieures. Bref, les situations sont infinies. Et vous l’avez compris, je ne parle pas ici d’une culpabilité justifiée quand on a fait quelque chose d’objectivement préjudiciable pour quelqu’un. Non. Je parle d’une culpabilité que l’on ressent quand on qualifie notre comportement (tristesse, fatigue…) de mal, alors que nous ne faisons que vivre, avec toutes les phases et imperfections que cela implique.

La culpabilité démesurée

J’appelle « culpabilité démesurée » lorsque celle-ci est disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée. Par exemple, on a perdu un peu patience ou dit quelque chose de pas très ajusté, mais nous allons nous enfermer dans le regret et il va prendre des proportions trop importantes par rapport à la petite erreur. Il y a même des moments où cette culpabilité est tellement forte qu’elle va jusqu’à reprocher l’entièreté de qui nous sommes, et nous ne nous différencions même plus de notre comportement dans ces moment-là, réduisant notre identité à nos actes ou réactions.

Quelle solution ?

Dans les deux cas, cette culpabilité est mauvaise car nous détourne de ce qui nous anime et mobilise notre énergie pour des choses qui ne nous tournent pas vers plus de vie. Quel remède contre cette mauvaise culpabilité ? Personnellement je fonctionne beaucoup aux « mantras », ces phrases que l’on se répète, sans forcément les croire totalement au début, et que nous faisons petit à petit nôtre. Et les trois mots magiques qui m’aident dans ces cas-là sont « c’est normal ». Alors quand la culpabilité de ne pas avoir dit ça, d’avoir fait ça, de ressentir ça, surgit, je me répète ça. Parce que dire « j’ai fait de mon mieux » ne suffit pas car il y a souvent en moi cette interrogation « est-ce que vraiment je n’aurais pas pu faire plus/mieux ? », et que « Tu as le droit » sonne faux parce que le problème se situe justement là, je ne m’autorise pas.

D’ailleurs, si on regarde pourquoi nous nous comparons si souvent, c’est pour nous rassurer d’être dans la normalité. Car si nous sommes dans la normalité, on ne risque pas d’être exclu du groupe ou qu’on nous reproche un comportement déviant. (Ce passage mériterait d’être plus amplement developpé car ce sont justement les personnes marquées par une blessure d’abandon ou de rejet qui sont plus sujets à une mauvaise culpabilité. Se rassurer sur notre capacité à faire partie d’un groupe est donc rassurant dans ces moments là).

Dire « c’est normal », c’est dire « c’est compréhensible que compte tenu de mon histoire, de mes valeurs, de mes blessures, de ma santé, de mon état à l’instant T, des circonstances du moment… je ressens ça, j’ai agi comme ça. » « C’est normal » permet de ne plus avoir honte de soi, de ses réactions, de qui l’on est. Alors ça fait grandir un peu l’amour de soi. « C’est normal », non pas forcément que le geste posé ait été le bon, mais c’est normal dans le sens « pas surprenant » au vu de notre condition humaine ! Car oui, il est bon de se le rappeler parfois, que la perfection ne fait pas partie de ce monde et qu’il est normal de ne pas tout réussir et de faire des erreurs.

Est-ce que pour autant il faut laisser les choses telles qu’elles sont et penser qu’on n’a jamais rien à se reprocher ? Non bien sûr ! Mais impulser un mouvement demande d’abord d’accepter le présent, ou ce qui vient d’arriver, pour justement laisser notre énergie disponible au changement et ne pas la gaspiller à nous battre contre ce qu’on ne peut pas changer. Aimez-vous, tel que vous êtes, maintenant. Le temps se chargera du changement.

Peut-être que vous avez blessé, peut-être que vous vous êtes trompé. Mais de la culpabilité ne sort rien de bon. Et ça ne sert à rien de dire « j’aurais dû » (cf article « 6 changements de langage qui m’ont rendue plus heureuse »). La culpabilité n’est pas un bon moteur au changement, ou du moins pas dans les cas décrits. En apprenant à être doux avec vous-même, à vous comprendre, vous serez plus à même d’être doux avec les autres. Et c’est de cette douceur que naitra votre motivation à faire autrement la prochaine fois, ou à réparer quand c’est possible. Et encore une fois, dénoncer une faute, un comportement, ne veut pas dire condamner.

Musique d'illustration : Nobody's perfect - Hannah Montana 

Crédit photo : Hanna Postova. Edited

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8 Comments

  1. Khadija

    9 mai 2023 at 4:23

    Merci 🫶🏽

  2. Ch'tite Breizh

    16 février 2019 at 9:34

    Cet article tombe à pic car justement je trouvais qu’en ce moment je me culpabilisais pour beaucoup de choses…
    « C’est normal » et je lâche prise…. je vais essayer de méditer ça pour prendre un peu plus soin de moi-même!

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      17 février 2019 at 5:59

      Ton commentaire me donne beaucoup de joie si ça a pu t’inspirer ! Bon courage à toi dans ce lâcher prise et ce chemin du prendre soin de soi 🙂

  3. a-lo

    4 février 2019 at 11:25

    Et pour compléter la musique Nobody’s perfect, la fameuse phrase culte dans un vieux film, ce qui est plus mon domaine 😉
    A chaque fois je rigole =)
    https://www.youtube.com/watch?v=eyZEuL4anQI

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      6 février 2019 at 10:00

      Hahahaha ^^

  4. a-lo

    4 février 2019 at 9:48

    Merci, c’est extrêmement parlant pour soi-même et pour comprendre et accueillir l’autre comme il est =)

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      6 février 2019 at 9:59

      Merci 😀 😀

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