Si je n’avais pas peur…

Quand Emeline du blog Si j’osais m’a contactée pour me proposer de participer à ce « carnaval d’articles » sur le thème du dépassement de ses peurs, j’ai été saisie d’un si grand enthousiasme ! C’est justement un de mes défis d’année de vaincre un peu plus mes peurs, je vous en parlais d’ailleurs dans cet article et ce bilan au bout de 6 mois. Alors voici ma participation à cet événement inter-blogueur/ses où le but est de découvrir de nombreuses plumes sur un même sujet (plus d’info ici). Et pour découvrir le travail des autres blogueuses, retrouvez l’article ici.

Le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à ce que je ferais si je n’avais pas peur, c’est AIMER. Totalement. Librement. Gratuitement. Saisir toute ma sensibilité, et l’utiliser uniquement au service de l’amour de Dieu, des autres, de moi. Combien de preuves d’amour avortées par peur d’être rejetée ? Combien de négation de preuves d’amour des autres par croyance que je n’en étais pas digne ? Combien d’actions réalisées qui manquaient d’authenticité et de liberté par peur décevoir ? Combien de folies évitées par peur d’être jugée ? Combien de « non » n’ont pas osé être dits alors qu’il aurait été mieux de me respecter ? Combien de « oui » n’ont pas osé être dits parce que la peur paralysait ? Combien de fois à étouffer qui je suis par peur de ne pas être acceptée ?

Alors si je n’avais pas peur…

Si je n’avais pas peur, j’accueillerais sans réserve l’amour qui m’est donné – par le sourire d’un inconnu ou une lettre d’un être cher – sans croire que je ne mérite pas cet amour, sans nuancer ce compliment qui m’est offert ou sans avoir peur du jour peut-être où nos chemins avec cette personne seront séparés.

Si je n’avais pas peur, j’arrêterais de chercher à correspondre à ce que je crois que les autres attendent de moi pour me laisser être totalement authentique.

Si je n’avais pas peur, j’oserais dénoncer ce qui est mal, car non tout ne se discute pas et il y a des choses qui objectivement ne font que satisfaire l’orgueil ou le désir de possession de certains, au détriment d’autres personnes.

Si je n’avais pas peur, je savourerais chaque instant comme étant le plus beau présent, sans avoir peur que cet équilibre de vie que j’aime tant s’arrête.

Si je n’avais pas peur, il me serait égal que l’autre me voit comme le petit rayon de soleil qui réchauffe les cœurs de ceux qui l’entourent, ou comme une malade mentale paralysée par ses angoisses. Parce que je sais que ma richesse est imperceptible au regard d’autrui.

Si je n’avais pas peur, je sourirais sans retenue à ma vulnérabilité, à mes zones d’ombres. Elles ne me seraient plus désagréables car elles ne seraient qu’un cadeau qui me garde humble et non un poids par peur du jugement des autres.

Si je n’avais pas peur, je dirais à ma mère que je souffre de ce sentiment de ne pas réussir à l’aimer autant qu’elle le mériterait car personne n’a fait pour moi ce qu’elle a fait, autant que je souffre de ce sentiment de la décevoir dans les détails du quotidien.

Si je n’avais pas peur, je ne rognerais pas mes mots pour dire combien j’aime les êtres chers à mon cœur, sans avoir peur que ça paraisse exagéré ou disproportionné à cause de ma grande sensibilité.

Si je n’avais pas peur, je dirais à cet homme ou cette femme assis(e) dans la rue qu’il/elle n’est pas seul(e) et qu’il/elle est profondément aimé(e).

Si je n’avais pas peur, j’assumerais ma maladie invisible, sans peur que les autres n’acceptent pas ou ne comprennent pas mes limites, juste parce qu’elle ne se voit pas.

Si je n’avais pas peur, j’arrêterais de me prendre sans cesse la tête sur la manière de dire les choses par peur de la façon dont ça sera reçu et gagnerais en simplicité.

Si je n’avais pas peur, je m’autoriserais à être illogique parfois sans croire que je perdrais en crédibilité car nous avons tous des incohérences en nous.

Si je n’avais pas peur, j’apprendrais à danser le tango ou la salsa, pour faire un pas de plus dans cette réconciliation avec la beauté de mon corps de femme.

Si je n’avais pas peur, j’oserais demander de l’aide sans me sentir inconfortable quand on me rend service.

Si je n’avais pas peur, j’oserais dire que mes besoins valent autant que ceux de mon voisin, et j’oserais les faire respecter.

Si je n’avais pas peur, j’oserais accepter qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, sans pour autant remettre en question mes talents.

Si je n’avais pas peur, je rappellerais à ces collègues qui mettent leur job sur un piédestal que nous n’avons aucune vie qui dépende de notre travail, que moi je refuse de faire passer le business avant ma santé, qu’il y a d’autres manières de travailler que d’être sans cesse sous-pression de délais courts et que construire une belle entreprise ne sert à rien si on a abandonné sur le chemin des compagnons de route.

Si je n’avais pas peur, j’oserais dire « non » quand je sens que ça ne respecte pas mes limites, et j’oserais dire « oui » aux invitations de la vie.

Si je n’avais pas peur, je dirais à la propriétaire de mon appart qu’il n’y a pas de distributeur de billets au paradis et que je ne veux plus entendre ses discours de haine.

Si je n’avais pas peur, je reconnaitrais la merveille de que je suis, sans croire que cela fait de moi quelqu’un de prétentieux.

Si je n’avais pas peur, je me foutrais totalement des diktats que la société impose aux femmes. « Une femme doit être épilée. Une femme doit être toujours élégante. Une femme doit porter un soutien-gorge quand elle sort dehors… »

Si je n’avais pas peur, j’oserais inviter des personnes chez moi sans me prendre la tête sur le repas et en assumant avec simplicité que je ne sais pas cuisiner et que oui, c’est possible d’avoir mis tout l’amour du monde dans un accueil quand on mange une pizza surgelée.Si je n’avais pas peur, je reconnaitrais toujours ouvertement mes erreurs, sans croire que celles-ci impactent ma valeur.

Si je n’avais pas peur, je dirais à toutes les personnes qui m’ont inspirée, qu’elles m’ont fait grandir, sans me laisser impressionner par la popularité de certaines d’entre elles.

Si je n’avais pas peur de décevoir, j’oserais vivre à partir de mon intérieur et pas selon mon environnement extérieur.

Si je n’avais pas peur de me reconnaitre non-indispensable, j’oserais partir le soir du travail sans être venu à bout de ma to do list, parce qu’ainsi chaque jour qui passerait, j’apprendrais à mourir dans la paix.

Tant de peurs m’habitent encore, mais combien plus ont déjà été vaincues ! Ce sont elles qui me font découvrir jour après jour l’ampleur de ma force pour m’affronter à elles, une par une. Elles sont autant d’opportunités de grandir, de me rappeler que je suis courageuse. Elles sont comme des balises sur le chemin qui me permettent de réaliser le chemin parcouru quand je regarde en arrière. Oui, cet article montre qu’il reste beaucoup de travail. Pour autant j’essaye de ne jamais oublier que « La lutte contre les émotions et les pensées négatives de l’estime de soi ne doit pas être une lutte contre soi-même. » (Christophe André)

Et vous, que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ? Que diriez-vous à telle personne ? Quel rêve accompliriez-vous ? Quel petit pas oseriez-vous ?

Musique d'illustration : Fear is a liar - Zach Williams

Crédit photo : 1. Allef Vinicius. Edited. 2. Mike Wilson. Edited. 3. Ben White. Edited.

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6 Comments

  1. Marie Kléber

    18 novembre 2019 at 4:47

    Quel magnifique article dans lequel je me retrouve énormément.
    Aimer, un grand et beau projet. Pas à pas.

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      21 novembre 2019 at 1:49

      Merci beaucoup pour ton soutien !!! « Pas à pas »… c’est parfois dur de l’accepter quand on vise grand, mais là est pourtant la clé !

  2. Emeline

    2 septembre 2019 at 10:20

    Superbe article ! Merci pour ton authenticité 🙂 Aimer est un si beau projet… 🙂 Oui, on peut voir chaque peur comme un défi et vraiment elles permettent alors de grandir. Je te souhaite de défier chacune d’entre elles 😉 Prends soin de toi et encore merci pour ce superbe article 🙂

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      2 septembre 2019 at 5:43

      Rien de plus à ajouter que MERCI beaucoup !! =D

  3. A-lo

    2 septembre 2019 at 10:04

    Beau à en pleurer !
    Merci de poser des mots pour ceux qui n’y arrivent pas !

    1. Bienheureuse Vulnérabilité

      2 septembre 2019 at 10:08

      Roooo 😍😍😍😍😍

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