Qui êtes-vous ?

Sans vos peurs qui vous empêchent de donner le meilleur de vous-même, sans vos angoisses qui vous paralysent,… qui êtes-vous ?

Si un instant ou plus, vous échappiez au regard des autres, qui seriez-vous ?

Si souvent nous nous mettons dans la tête des autres. Comptez le nombre de fois que vous le faites par jour, c’est affolant. A tenter de savoir ce que les autres pensent, ce qu’ils voulaient dire, ce qu’ils attendent de nous. Et puis dans notre routine, on finit par faire attention à coller à l’image que ces autres ont de nous ou à l’image que l’on s’efforce de donner car on pense que c’est celle qui nous permettra d’être aimé. A force d’essayer de répondre aux exigences que l’on croit que les autres ont de nous, on en oublie d’être simplement nous-mêmes.

Alors cette question est primordiale : au fond de vous, qui êtes-vous ?

Parfois voyager seul aide à donner une réponse. Je l’ai expérimenté plus d’une fois. Loin de tout. Loin de ceux qu’on aime, c’est vrai. Mais loin de tout cadre préétabli ou duquel on s’est accomodé. En voyage, personne ne dénoncera vos incohérences. Alors maintenant, fermez les yeux et voyagez. Imaginez-vous simplement dans un endroit dans lequel vous n’êtes jamais allé ou au moins qui ne soit relié à rien de négatif pour vous. Sentez-vous vivant(e), libre. Que feriez-vous sans une image de façade à tenir ? Courir partout en criant votre joie ? Vous avez le droit. Pleurer toutes les larmes de votre corps ? Vous avez le droit. Sortir pas maquillée et les cheveux décoiffés ? Vous avez le droit. Aller sur le cheval à bascule d’un parc pour enfant ? Vous avez le droit. Ne pas prendre la peine de vous arrêter au 10^ème passant de la journée qui vous interpelle ? Vous avez le droit. Changer de style vestimentaire tous les jours ? Vous avez le droit. Faire un compliment à un(e) inconnu(e) ? Vous avez le droit. Vous asseoir à côté d’une personne vivant dans la rue pour partager un sandwich ? Vous avez le droit. Ne pas courir sur votre lieu de travail pour vous justifier de manquer de temps et donc prouver votre performance ? Vous avez le droit. Prendre le temps de respirer une fleur au détour d’une allée ? Vous avez le droit. Dire « Merci. Au revoir » au chauffeur de bus en descendant ? Vous avez le droit. Prendre du temps seul(e), parce que vous n’avez pas le désir de voir du monde ? Vous avez le droit.

Maintenant, revenez à la réalité… et dites-moi : qu’est-qui vous empêche de faire coller votre imagination à la réalité ? En bref, qui seriez-vous si vous n’aviez pas peur ? Pas peur des préjugés, pas peur de ne pas correspondre à l’image attendue, pas peur de ne pas être à la hauteur ? Comme dirait Oscar Wilde, « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris ! ». Les voyages libèrent de la comparaison à l’image idéalisée que nous avons de nous-mêmes, de la comparaison à ce que les autres connaissent de nous ou penseraient de nous si l’on faisait quelque chose d’un peu extraordinaire ou simplement différent, de la comparaison aux autres, car nous arrivons plus à prendre les rencontres comme elles sont. Ma mère me disait souvent « comparaison = poison ». Alors à chaque fois que vous sentez enfermé dans cette prison de la comparaison, refusez de boire ce poison, et repartez en voyage :).

Musique d'ilustration : Fly - Hilary Duff

Crédits photos : 1/ Salvatore Ventura. Edited. 2/ Rawpixel. Edited.