13 conseils de discernement en cas de décision à prendre

Aujourd’hui je vous partage un article un peu spécial : c’est un mail, écrit à une amie quand j’avais une vingtaine d’années, que j’ai retrouvé. Alors, sans être experte dans la question du discernement, j’ai tout de même souhaité ne pas jeter à la poubelle ce mail sans vous le partager (en le réadaptant légèrement). Comme je l’introduisais à mon amie de l’époque « La plupart des idées sont des choses que je mets en place tout le temps pour que la terre intérieure soit habituée à être travaillée, et ainsi faciliter quand il y a une décision à prendre. Prends vraiment les pistes qui te parlent et laisse de côté ce qui ne te rejoint pas 🙂 » Ces conseils auront certainement plus d’échos chez des chrétien(ne)s mais sont bien sûr adaptables à tous ! (Et franchement, quand je me rappelle la fille que j’étais à l’époque, je n’ai clairement pas l’impression que ce texte a été écrit par moi ! Mais je vous laisse découvrir par vous-même…).

L’objectif est de libérer un espace pour laisser notre vie intérieure se déployer et laisser émerger NOTRE voix intérieure. La décision doit venir du plus profond de nous-mêmes et ne doit pas être un mix/synthèse des avis de toutes les personnes extérieures, aussi chères soient-elles. (Même si l’autre peut nous aider à clarifier notre pensée et nous faire voir les choses avec un nouvel angle de vue.) Cet espace permet aussi de ne plus vivre exclusivement selon nos sentiments et prendre du recul vis-à-vis d’eux pour arrêter de les laisser être le moteur unique de notre action, pour qu’ils reprennent leur juste place : des transmetteurs d’informations. Même si bien sûr qu’il est important de ne pas se déconnecter de l’élan qui jaillit de nous.

Quelques idées pratiques :

1. Profiter de tout pour faire grandir le silence en soi et faire ralentir le temps (ex : manger sans télé ou radio, passer ses trajets quotidiens sans écouteur, juste être pleinement présente dans l’environnement qui nous entoure, ou prier le chapelet). L’objectif n’étant pas de laisser son cerveau cogiter mais juste laisser de la place au silence.

2. Régulièrement dans la journée, parler trente secondes à Jésus ou invoquer l’Esprit Saint pour faire grandir en soi la confiance que Dieu prend soin de nous. Demander la grâce d’un cœur ouvert à ses signes.

3. Ne pas croire que quand on vit autre chose ou quand on pense à autre chose que la question à discerner, c’est du temps perdu. Non, c’est un temps où la graine plantée prend racine, silencieusement. Etre pleinement présent(e) dans ce qu’on a à faire à l’instant T qu’importe la tâche (travail, dodo..) permet à notre cœur d’être façonné sans que nous nous en rendions compte.

4. Ne pas fuir. Ne pas chercher à combler l’inconfort du sentiment de vide par quelque chose (appel/sms à quelqu’un, musique…). Mais offrir ce vide à Jésus pour qu’Il le remplisse à la manière dont Il le souhaite. Apprivoiser cet inconfort, ce sentiment de solitude inhérent à tout homme permet de grandir et mûrir affectivement.

5. Quand on est dans le cogitement infertile (avant de dormir par exemple), affirmer à son cerveau que ça n’est pas le moment d’y penser et que ça le sera le lendemain

N’aie jamais peur de te réinventer

6. Vivre les sacrements (adoration, messe en semaine, sacrement de la réconciliation…)

7. Ouvrir sa Bible et demander à Dieu ce qu’il veut nous dire dans le passage sur lequel on tombe, surtout si on a l’impression que ça ne nous rejoint pas. Rester quelques minutes à le méditer. Relire le passage 2 ou 3 fois.

8. Ecrire. Laisser une trace des questions qui émergent, des mouvements de son cœur. Nommer les peurs, les freins, les sources de joie…

9. De temps en temps, essayer de se situer de manière neutre par rapport à toutes les possibilités. Puis se projeter dans une possibilité et observer les émotions qui émergent. « Si je fais ce choix et m’imagine dans cette situation, comment je me sens ? » Pareil pour chaque possibilité du choix. Tant qu’il n’y a pas une profonde paix et joie, c’est que ça n’est pas mûr. (Cette paix/joie doit être ressentie plusieurs fois ou pendant plusieurs jours pour que la décision soit vraiment confirmée).

10. Quand une tension, un sentiment désagréable apparait, se demander : pourquoi je ressens ça ? Ne jamais esquiver ce qui nous traverse. Demander à l’Esprit de nous éclairer sur ce qu’il y a derrière ce sentiment car toute émotion désagréable contient une information précieuse sur ce qui est appelé à guérir en nous. Désir de perfection ? Incapacité à accueillir l’Amour de Dieu ? Manque de confiance en… ? Besoin absolu de répondre à ce que je crois que les autres attendent de moi ? Incapacité à me détacher de telle ou telle chose ? Peur de l’inconnu ? Peur de souffrir ?

11. Prendre un instant parfois pour être pleinement dans l’instant présent, respirer, et juste accepter d’ETRE. Réaliser que nos choix ne définissent pas notre valeur, que tout concourt à notre bien… Juste ETRE.

12. Prendre soin de soi. La vie ne s’arrête pas parce que nous avons une décision à prendre. Nourrir la douceur envers nous nourrira notre confiance en notre capacité de prendre des décisions tournées vers la Vie.

13. Saint Ignace (le maitre dans la question du discernement) parle de l’importance des deadlines, pour que d’une part le choix se confirme, s’ancre, s’approfondisse… et d’autre part parce que dans tout discernement il y a des phases (combats spirituels…), et qu’aller jusqu’au bout du temps défini permet de ne pas prendre de décision quand notre âme est troublée, ou dans un des élans qui jailliront du discernement sans que ça soit durable.

Tout ça est à ajouter bien sûr à une vie de prière comme (même juste deux minutes par jour, ce qui compte n’est pas la quantité mais la fidélité !!)

En conclusion je rajouterai le conseil récent d’une amie (Coucou Claire 😉 ) : relativiser l’importance du choix à prendre. Souvent on se met une grosse pression pour prendre LA meilleure option. Or, un choix se fait forcément entre deux choses bonnes, sinon il n’y a pas de choix. Donc, on respire, et on se rappelle que finalement l’important est plus de s’engager dans une voie et la construire au fur à mesure de nos pas, que de chercher à développer des talents divinatoires pour se rassurer que l’on ne se trompe pas dans notre choix.

Musique d'illustration : One Life - James Morrison

Crédit photo : 1/ Ankush Minda. Edited. 2/ Allie Smith

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